ΝΕΕΣ ΕΚΔΟΣΕΙΣ
 
 
Δίπτυχα της Εκκλησίας της Ελλάδος 2020

Τα Δίπτυχα της Εκκλησίας της Ελλάδος 2020 περιέχουν τις διατάξεις του μηνολογίου 2020 και την κανονική οργάνωση της Ορθοδόξου Εκκλησίας. Εφέτος είναι αφιερωμένα στον Άγιο Νεκτάριο, Μητροπολίτη Πενταπόλεως, επί τη συμπληρώσει 100 χρόνων από την κοίμησή του.

Σχ. 14Χ21, Σελ. Τιμ. 27€.

 

Ημεροδείκτης τοίχου έτους 2020

Ο Ημεροδείκτης τοίχου περιέχει εορτολόγιο του έτους 2020 και μηνύματα για την εορτή κάθε ημέρας ή θέματα που αφορούν τη χριστιανική ζωή. Κοσμείται με τετράχρωμη εικόνα της «Υπεραγίας Θεοτόκου, Μητρός του Θεού, με τον Χριστό ευλογούντα εντός του Αγίου Ποτηρίου».

Σχ.: 21 x 29, Τιμ. 4€

 

 

Επετηρίδα 2020
Ημερολόγιο τσέπης

Η Επετηρίδα του 2020 περιέχει το εορτολόγιο του έτους, σημειωματάριο, τηλεφωνική ατζέντα, τις περιόδους νηστείας και χρήσιμες εκκλησιαστικές πληροφορίες. Εφέτος είναι αφιερωμένη στον Άγιο Νεκτάριο, Μητροπολίτη Πενταπόλεως, επί τη συμπληρώσει 100 χρόνων από την κοίμησή του.

Σχ : 8,5 x 13,5, Σελ.:120 Τιμ. 1€

 

     
     
 

Saint Synode de l'Eglise de Grèce
Incinération du corps humain
Solution décente ou recyclage brutal?

Le sujet de la crémation après la mort et de la réduction en cendres des corps humains préoccupe la communauté ecclésiale de façon plus vive depuis une vingtaine d'années, depuis qu'ont commencé les discussions sur la législation portant sur ce sujet (des lois ont été successivement adoptées en 2006, 2014 et 2016).

Assurément, l'Etat grec est compétent pour légiférer mais, de son côté, l'Eglise demeure libre à l'égard de l'Etat de maintenir ses traditions, loin de toute influence ou intervention séculière, et se doit de s'adresser à ses membres en exprimant son point de vue et son témoignage, étant donné que ce sujet porte directement sur sa vie et sa théologie.

Le corps humain et le choix de l'inhumation

Le corps est un élément de l'hypostase de l'être humain, qui a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (Gn. 1,24) avec comme perspective non point la mort mais l'éternité et l'espérance de la Résurrection. L'Eglise considère le corps humain comme «sacré» en le qualifiant de temple du Saint-Esprit (1 Cor. 6,19). L'exemple par excellence que l'on peut tirer de la vie de l'Eglise en est la vénération des reliques sacrées des Saints. Après avoir mis leur corps à la peine pour la gloire de Dieu, les Saints ont reçu en tant que dons divins, même après leur mort corporelle, grâce, pitié et pouvoir, de sorte qu'ils produisent des miracles.

L'inhumation fait partie de la tradition de l'Eglise qui, se fondant sur l'enseignement évangélique et patristique, respecte le corps humain comme création de Dieu; c'est ainsi que le corps inhumé devient l'objet de soins et de prières. Elle ne considère pas les dépouilles humaines comme un «déchet solide», ainsi que (au bout du compte) le font les partisans de l'incinération mais elle les respectent et les honorent.

L'Eglise dit des hommes qui quittent la vie qu'ils reposent, car ils se trouvent dans l'attente de leur réveil, puisque la vie humaine ne se confine pas entre deux dates, elle n'a pas les limites temporelles qui sont inscrites sur les tombeaux, et les gisants ressusciteront le jour de la Seconde et glorieuse Parousie du Seigneur. C'est pourquoi les lieux où sont accueillis les corps de ceux qui se sont endormis, et qui, en tant que tels, comporte eux aussi leur sacralité, sont appelés cimetières, c'est-à-dire lieux de repos. Le choix que fait l'Eglise de déposer ses membres endormis dans la terre et en position de dormition symbolise son attente de la Résurrection et manifeste son amour envers l'homme, même en tant que cadavre.

Il est également concevable qu'il existe aussi des gens qui ne peuvent pas accepter avec réalisme le fait de mourir. Cette faiblesse humaine explique entre autres pourquoi ils ne supportent pas la conservation de la mémoire, laquelle est en rapport avec le décès de leurs proches (comme les monuments funéraires) ou l'idée de la décomposition de leur propre corps. Cette faiblesse qui est la leur se trouve vaincue et surmontée par la réponse faite par l'affirmative à la question cruciale : Y a-t-il une vie après la mort? C'est cette réponse qui détermine également l'attitude adoptée à l'égard du cadavre.

Les défenseurs de la crémation.

Les chantres de la crémation invoquent des raisons d'ordre «technique» (aménagement du territoire, aspects écologiques ou financiers), qui, du moins du point de vue théologique, ne sauraient constituer pour les membres de l'Eglise des raisons suffisantes pour cette destruction violente du corps humain. D'ailleurs, des Etats comportant des centres urbains très peuplés, où les habitants suivent la tradition de l'inhumation (p. ex. les musulmans), ont trouvé des solutions à ces questions.

On trouve également formulé l'avis que chacun doit avoir la liberté de choisir entre l'inhumation et la crémation. L'Eglise, en tant que communauté qui est par excellence un espace de liberté, ne contraint personne à respecter ses traditions. Elle a en revanche le droit de considérer la crémation comme un traitement contraire à ses principes, à sa Tradition et à ses usages et de statuer que quiconque choisit la crémation se met à part, puisqu'il se distingue de Ses enseignements fondamentaux et de Son mode de vie. Evidemment, ceux qui ne veulent pas suivre la tradition de l'Eglise ont le droit de choisir l'incinération, et n'auront en conséquence pas d'Office des Morts, célébré par l'Eglise.

On entend aussi cet argument infantile selon lequel l'Eglise rejette la crémation et préfère l'inhumation pour des raisons d'intérêt. Or ce sont les Municipalités qui ont la responsabilité des cimetières et qui perçoivent les taxes provenant des emplacements funéraires et des ossuaires. En outre, si l'Eglise se donnait pour priorité un quelconque intérêt financier, elle agirait à l'inverse, et inciterait les clercs orthodoxes à célébrer l'Office des Morts aussi pour ceux qui sont incinérés.

On soutient par ailleurs que l'incinération moderne est plus «décent» pour le corps humain que l'inhumation. Dans ce but, on établit une comparaison entre l'incinération moderne et non pas l'inhumation en tant que telle en tant qu'usage funéraire, mais avec des anomalies, des phénomènes d'exploitation ou de traitements désobligeants survenant dans divers cimetières communaux (p. ex. les cimetières saturés, taxes municipales élevées, exhumations menées d'une façon qui n'honore pas le mort). Or il ne s'agit pas d'une base correcte de comparaison. Pour répondre à cet argument, ce sont les citoyens qui devront exiger l'amélioration des conditions dans les cimetières municipaux, la création de nouveaux cimetières, un traitement respectueux, décent et humain des morts et de leurs parents de la part des services municipaux en charge, et non pas certes l'incinération.

C'est pourquoi il est important que ceux qui désirent suivre la tradition de l'Eglise soient pleinement informés de ce que signifie l'incinération afin de juger si vraiment elle est respectueuse du corps humain, avant de procéder à ce choix.

La crémation des morts dans l'Antiquité.

On prétend que l'incinération telle qu'elle a lieu de nos jours relèverait de la tradition de l'Antiquité grecque car dans de nombreuses villes, les anciens Grecs brûlaient les cadavres des défunts. Or, dans les cités-états antiques, était en usage soit l'inhumation soit la crémation, suivie de l'enterrement des os qui subsistaient à leur passage sur le bûcher. C'est-à-dire que, même dans le cas de la crémation en Grèce antique, on procédait toujours à l'inhumation du squelette et aux honneurs de la sépulture rendus au défunt. Jusqu'à de nos jours, les fouilles archéologiques mettent au jour des restes funéraires constitués de squelettes ou d'os brûlés (p. ex déposés dans des urnes ou des vases funéraires) en même temps que d'objets qui accompagnaient le défunt, témoignant de la religiosité et de la vénération des Anciens grecs pour leurs morts. Telle est la tradition culturelle de notre pays. L'incinération moderne, telle que nous la précisons dans tous ses détails ci-dessous, n'a aucun rapport avec la crémation des morts en Grèce ancienne.

L'incinération à notre époque

Des profiteurs font circuler l'impression fausse que l'incinération se fait par la simple crémation du corps sur le bûcher, ainsi que cela avait lieu à certaines occasions dans l'Antiquité. Or cela est inexact. Dans le processus moderne de l'incinération, dite par euphémisme ‘crémation', après le passage du corps dans un four, le squelette humain est jeté dans un broyeur électrique, réduit en pièces et transformé en poudre. De manière plus détaillée, l'incinération passe par deux phases :

1) Dans la première phase, le cadavre est placé dans un four. Après la crémation du corps, ce n'est pas de la cendre qui subsiste mais le squelette humain. A savoir, ce qui resterait aussi après l'inhumation au cimetière.

Parfois, au cours de la crémation, l'employé du crématorium ouvre le four et, au moyen d'instruments en fer, casse les os du défunt en plus petites parties.

2) Lors de la seconde phase, les os sont recueillis dans le four puis jetés dans un broyeur. Le broyeur pulvérise le squelette, il le réduit en poussière. La poussière est recueillie dans une urne (urne cinéraire) et est remise aux proches du défunt.

Si bien que, quand on parle aujourd'hui d'«incinération», le mot n'est pas utilisé dans son sens littéral. Ainsi, les parents du défunt n'en reçoivent pas les «cendres». Ce qu'on leur remet, n'est pas le produit de la crémation (cendres) mais la poussière / poudre (fins débris) des os, qui ont été jetés dans un broyeur d'os après la crémation.

Vu dans cette perspective, l'«incinération des morts» actuelle ne diffère guère du «recyclage des déchets». Il est manifeste que, du moins pour l'éthique de notre Eglise, ce processus d'anéantissement mécanique du corps n'honore pas le défunt. L'Eglise se refuse de considérer qu'il est digne pour l'être humain endormi de faire brûler dans un four et réduire en morceaux dans un genre de mixeur.

En ce qui concerne le traitement des «cendres», la législation (Loi 4368/2016, article 92, J.O. Α ' 21/2016) la rabaisse à la catégorie des déchets des ménages. Le sort ultérieur des «cendres» constitue une affaire privée des parents, sans aucun rôle de l'Etat visant à la protection de l'environnement et de la santé publique (p. ex de la chaîne alimentaire). Il est loisible aux parents (s'ils veulent éviter les frais de garde de l'urne dans un cimetière ou un columbarium) de disperser les «cendres» soit en toute liberté en mer soit dans une zone hors plan d'urbanisme (sans se soucier de savoir si elle est habitée ou cultivée) soit de jeter l'urne cinéraire en mer, à condition que le contenant puisse se désagréger dans l'eau. Aucun contrôle n'est prévu de la part d'un service de l'Etat ou de la commune pour assurer la santé publique et on s'en remet à la loyauté et à la sensibilité des parents quant à leur respect des dispositions de la loi. C'est-à-dire que, dans la pratique, l'urne funéraire une fois remise à la famille du défunt, l'Etat ignore ce qu'il en advient.

Conclusions

Tous les faits exposés ci-dessus ne sont pas largement connus de la majorité de la société grecque qui, si elle est devenue la cible de slogans ou de publicités vantant la solution prétendument décente de l'incinération, ignore probablement le caractère brutal et hostile à l'égard du corps humain qui se manifeste lors du processus actuel. Il est remarquable que certains psychologues considèrent que la méthode moderne d'incinération constitue, à un niveau fantasmatique un équivalent du suicide.

Il y a bien sûr des gens qui n'admettent pas la Foi commune et la Vie du Corps du Christ ou qui choisissent à leur gré quels canons et quelles traditions de l'Eglise ils suivront. C'est justement parce que l'Eglise respecte la liberté de leur choix de se livrer au bûcher, qu'ils souhaitent des funérailles ou non, que ceux-ci doivent à leur tour reconnaître la liberté de l'Eglise de ne pas se voir contrainte de célébrer l'Office des Morts pour qui a décidé de ne pas appartenir du tout à l'Eglise ou de lui appartenir de façon sélective, à son gré, puisqu'il rejette certaines de ses traditions funéraires, comme l'ensevelissement des morts.

L'attitude de l'Eglise est différente pour ceux qui ont connu, contre leur volonté ou dans le martyre (p. ex dans des incendies destructeurs) une mort si cruelle, et bien entendu nul ne saurait “empêcher” Dieu, lors du Jugement Dernier, de ressusciter les hommes, tant à partir de leurs ossements que leurs cendres.

Tous doivent cependant comprendre, même s'ils ne sont pas membres de l'Eglise ou «nient l'immortalité» ou encore recherchent des moyens d'envisager la mort de façon moins «douloureuse», que la carbonisation du corps et son concassage constitue une manifestation qui dans son essence «profane» l'existence humaine. Pour l'Eglise, tout homme est créé «à l'image de Dieu». Les cadavres humains ne sont pas des déchets! Ce ne sont pas des objets inutiles, qui doivent être livrés au feu et au broyeur, à un anéantissement brutal. L'Eglise refuse la crémation, parce qu'elle réfute la fin irrévocable de l'homme et la brutalité à l'égard de la personne humaine. Il est tragique de voir brûler et réduire en poussière ce qui a une véritable valeur.

L'Eglise choisit et applique l'inhumation parce qu'elle respecte le corps de l'homme endormi, qu'elle a foi et espoir dans l'avenir éternel et confie à la nature la responsabilité de la corruption de la forme physique présente de l'être humain.

 
 
trans. Th. L. Drakopoulos