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Naissance de saint Sophrone - ses études et son entrée au monastère de saint Théodose

p. Aristovoulos Kyriazis

Né vers 550 ap. JC à Damas (Syrie), saint Sophrone ainsi un exemple de jeune qui a reçu une éducation chrétienne de ses parents Plynthas et Myrrho mais qui quitta après leur mort la riche Damas, vouée au siècle, pour se rendre aux Lieux saints et pour faire son noviciat au monastère de saint Théodose le Cénobiarque. Il y fut le compagnon du moine érudit Jean Moschos, de 30 ans son aîné, avec lequel il se lia et qu'il suivit ensuite dans tous ses voyages en Palestine, en Egypte et jusqu'en Italie.

Il est à noter que la patrie de saint Sophrone, Damas, était particulièrement florissante sur le plan spirituel à cette époque. Ce n'est pas par hasard que les grands hymnographes et théologiens en soient originaires: saint Jean Damascène, saint Jean évêque de Maïouma et saint André l'archevêque de Crète, le créateur des tropaires du grand Canon. Ils venaient bien sûr à la suite du grand interprète des Ecritures, et orateur hors de pair, saint Jean Chrysostome (1). Dans son ouvrage «Récit des miracles des saints anargyres Cyr et Jean» (2), saint Sophrone mentionne la ville de Damas à propos du 54e miracle: «Sur Isidore souffrant d'attaques d'épilepsie» (3), et il l'appelle «Ville régnante» (« Βασιλεύουσα ) » et «Métropole de la Coelé -Syrie » ( « Μητρόπολη τῆς κοίλης Συρίας ») (4). Dans sa description de ce miracle, saint Sophrone présente les origines du père de cet Isidore qui fut guéri, lequel se nommait Denys, et qui:

« provenait d'une famille qui avait toujours été brillante. Elle tirait son origine de Nicolas le philosophe, qui enseigna à Hérode et fut le maître des enfants d'Antoine et de Cléopâtre. A partir de ce Nicolas, douze générations successives ont fleuri, brillant dans le domaine de la philosophie; ils illustrèrent leur famille et la menèrent à la gloire et à la célébrité » (5).

Ainsi, selon saint Sophrone, Damas sa patrie pouvait, pour ce qui était de son niveau spirituel, supporter dignement la comparaison avec les autres centres de philosophie dans le monde (6). A ce propos, Christoph von Schönborn démontre que Sophrone le Sophiste et le patriarche de Jérusalem Sophrone sont une seule et même personne (7), mais aussi, à la façon dont saint Sophrone raconte le fait, il conclut qu'Isidore avait eu quelque rapport avec les études de saint Sophrone (8).

Saint Sophrone donne plus tard des indications sur lui-même, sur ses origines et sur le nom de ses parents, à l'intérieur de l'éloge poétique qu'il élève aux saints anargyres Cyr et Jean (9) :

Qui a rédigé cela? - Sophrone. D'où? - De Phénicie. De quelle partie de la Phénicie? - De la couronne du Liban. De quelle ville? - Damas. Ses parents sont-ils en vie? - Non; ils sont morts tous les deux. Dis les noms des deux. Sa mère s'appelait Myrô, et son père Plynthas. Eut-il un agréable mariage et une foule d'enfants? - Ni mariage ni enfants, il était célibataire. En quel endroit s'est-il retiré, et dans la maison de qui? - Dans la terre qui accueillit Dieu, et dans les montagnes de Jérusalem, Dans la grande laure de Théodose le grand. Et pour qui a-t-il rédigé cette hymne et y a-t-il été appelé par Dieu? - Pour Cyr et Jean, martyrs de la parole divine (10).

Mais dans le récit qu'il fait du 70e miracle que les saint Anargyres réalisèrent en sa faveur (11), Sophrone nous donne aussi les informations suivantes:

L'auteur de ces lignes s'appelle Sophrone. Sa ville, Damas la métropole; sa patrie, la Phénicie, non celle de la côte, mais celle qui prend son nom au Mont Liban, et dont Damas est l'antique capitale ; et son monastère, celui que saint Théodose, qui dirige par sa vertu tous les moines de Palestine d'avant lui et d'après lui a fondé dans le désert de la ville du Christ notre Dieu (12).

Le monastère de saint Sophrone se trouve au sud de Jérusalem, entre Bethléem et le torrent des cèdres et est le lieu-même où, suivant la tradition, les trois Mages passèrent la nuit après avoir adoré le divin Enfant, pensant se rendre auprès d'Hérode le lendemain; mais après que l'Ange leur fut apparu durant leur sommeil, ils rentrèrent dans leur patrie « par une autre route » (13). Saint Théodose (424-529), qui était le fondateur du monastère, avait été nommé par le patriarche Ilias de Jérusalem (494-516), en tant qu'higoumène et qu'inspecteur de tous les monastères cénobitiques de la région, d'où son nom de Théodose le « Cénobiarque »; et il se chargea d'accueillir et d'instruire dans son monastère les jeunes moines novices jusqu'à ce qu'ils acquièrent de l'expérience dans la vie de solitaire. C'est ainsi que s'explique que, venant de Damas encore bien jeune, saint Sophrone s'installa au monastère de saint Théodose.

Saint Sophrone choisit aussi le monastère cénobitique de Théodose pour une seconde raison: c'était là que se trouvait déjà un de ses parents, d'un plus jeune âge, qui était devenu moine et avait pris le nom de « Sophrone » (14). Sur ce parent, il est fait une allusion dans sa neuvième ode, « Anacréontiques» (15), qui est dédiée « À l'Ascension et à lui-même » (16) : « Joie de mes entrailles, beauté de mes chers petits, statue de sagesse, où te trouverai-je, prudent Sophrone ? Ah! Contempler la face vénérable de Sophrone, Que j'ai le désir de regretter tous les jours ;» (17).

Notes

(1) CH. VON SHÖNBORN, Sophrone de Jérusalem, Vie monastique et confession dogmatique , Éd. Beauchesne, Paris 1972, p. 54-55.

(2) SOPHRONE DE JÉRUSALEM, Διήγησις θαυμάτων τῶν ἁγίων Κύρου καί Ἰωάννου τῶν σοφῶν Ἀναργύρων, PG 87, 3424-3676.

(3) SOPHRONE DE JÉRUSALEM, Περί Ἰσιδώρου ἐπιληπτιῶντος , PG 87, 3621-3625.

(4) Op. cit., PG . 87, 3621-3625.

(5) Op. cit., PG 87, 3621

(6) CH. VON SCHÖNBORN, Sophrone de Jérusalem , p. 55.

(7) Op. cit., Appendix I, p. 239-242.

(8) Op. cit., p. 56.

(9) SOPHRONE DE JÉRUSALEM, Τοῦ μακαρίου Σωφρονίου μοναχοῦ μονῆς ἀββᾶ Θεοδοσίου, τῆς κατά τήν ἔρημον οὔσης, τῆς ἁγίας Χριστοῦ τοῦ Θεοῦ ἡμῶν Πόλεως, ἐγκώμιον εἰς τούς ἁγίους Κύρον καί Ἰωάννην τούς μάρτυρας , PG 87, 3380 - 3421.

(10) Op. cit., PG 87, 3421.

(11) Op. cit., PG 87, 3664 - 3676.

(12) SOPHRONE DE JÉRUSALEM, Περί Σωφρονίου μοναχοῦ τοῦ συγγράψαντος, παθόντος τούς ὀφθαλμούς ἐπιχύσεως , PG 87, 3665.

(13) Mt. 2,12.

(14) KON. MPONIS, «Σωφρόνιος Ἱεροσολύμων ὡς Θεολόγος, ἐγκωμιαστής καί ρήτωρ, (634-11 Μαρτίου 638) », réédition de Τιμητικός τόμος κ. Ἀμίλκα Ἀλιβιζάτου , Athènes 1958, p. 11.

(15) SOPHRONE DE JÉRUSALEM, Ἀνακρεόντεια, εἰς τόν Εὐαγγελισμόν τῆς Θεοτόκου , PG 87, p. 3733.

(16) SOPHRONE DE JÉRUSALEM, Εἰς τήν ἀνάληψιν καί εἰς ἑαυτόν , PG 87, 3816: « Πραπίδων ἐμῶν τό χάρμα, Τεκέων ἐμῶν τό κάλλος, Σοφίης ἄγαλμα, ποῦ σε, Σωφρόνιε σῶφρον, εὕρω ; Σωφρονίου γεραρήν ὄψιν ἰδοίμην, Ὅν ποθέω γοόων ἥματα πάντα ».

(17) Op. cit., PG 87, 3816.

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