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Les lettres de Photius et de Michel au pape Nicolas et ses réponses différentes

Stratos Adamis

Le triomphe de l'Orthodoxie et la réhabilitation des images sacrées en 843 ne mirent pas complètement fin aux tendances extrêmes figées des iconomaques, lesquelles divisaient la cohésion spirituelle du corps ecclésial, et c'est pourquoi la situation à Constantinople était encore tendue. Les iconomaques restaient encore une force dont il fallait tenir compte et provoquaient souvent des problèmes à l'État comme à l'Église. Cependant, deux ans après son élévation au siège, Photius n'avait pas encore envoyé; selon l'usage, les lettres iréniques ou synodiques aux quatre autres sièges patriarcaux, soit ceux de Rome, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem. Cela signifie que, durant ce laps de temps, aucune communication officielle avec ces sièges n'eut lieu, aucune correspondance n'étant échangée entre le nouvel élu et les autres patriarches avant l'envoi de ces lettres synodales (1). Durant la période fébrile qui s'écoula durant ce laps de temps et s'acheva par son succès juste en août 859, il n'eut guère de temps pour les envoyer. Il est certain que, dans ce climat d'insécurité et d'anxiété en ce qui le concernait lui-même, en combinaison avec les volte-faces d'Ignace, un temps précieux fut perdu. Mais l'annonce officielle ne pouvait attendre davantage, et il rédigea sa lettre irénique à l'adresse de l'Église romaine (2) et des trois autres sièges patriarcaux d'Orient (860) (3). Entre-temps, l'ambitieux pape Nicolas (858-867) était monté sur le siège de Rome, un homme politique d'une grande audace et d'une grande énergie dont l'ambition était d'établir l'universalisme romain sur une base solide (4).

En raison des situations de plus en plus difficiles à traiter que provoquaient les iconomaques, et à l'occasion de l'envoi de sa lettre synodique au pape Nicolas, Photius s'adressa à l'empereur Michel III pour qu'il demande au pape Nicolas d'envoyer des légats à Constantinople, dans le but d'une part de la convocation d'un concile œcuménique pour se purifier des derniers vestiges de l' Iconomachie, et d'autre part de proclamer l'œcuménicité du 7e concile œcuménique (787) et d'approuver la foi orthodoxe (5). Toutefois, des personnes surtout opposées à Photius (6), et provenant principalement du milieu d'Ignace, affirment que l'invitation de l'empereur à envoyer des légats du pape ne constituait qu'un prétexte car il visait à assurer la condamnation d'Ignace par une reconnaissance officielle de celle-ci par l'Église romaine. Bien qu'étant un libéral sans tendances extrémistes, le patriarche Photius se distinguait par son zèle pour défendre les images sacrées et fit de grands efforts pour faire disparaître complètement l' Iconomachie, dont ses parents avaient été les victimes. Il fait d'ailleurs allusion à la question des images et au triomphe de l'Orthodoxie dans nombre de ses homélies, comme par exemple dans celle qu'il prononça de l'ambon de Sainte-Sophie en hommage à l'empereur Michel (7). En liaison avec le milieu des moines zélotes qui semblent avoir créé une nouvelle réaction iconomaque durant le patriarcat d'Ignace (8), le risque de tendances icomaques problématiques était encore bien présent à Constantinople et est démontré par le concile ignacien de 869-870, qui s'est aussi penché sur des questions iconomaques et a même procédé à la condamnation de leur chef Crithinus (9). Cela veut dire qu'en 860, leur nombre et leur influence devaient être bien plus grands. Certes, une invitation au siège papal visait probablement pour Photius lui-même à obtenir la reconnaissance de sa dignité patriarcale de la part de l'Église romaine. Ainsi, parallèlement à la lettre de communion de Photius, l'empereur Michel rédigea une lettre où il mentionnait l'ascension de Photius et la déposition d'Ignace du siège patriarcal, ainsi que tous les derniers événements survenus dans l'Église de Constantinople.

La délégation qui fut envoyée à Rome avait à sa tête, d'après l'information d'Anastase le Bibliothécaire, le protospatharios Arsabios, oncle de Photius, accompagné des métropolites Μ ethodio di Gangra, Samuel de Colosse, Theophile d' Amorium et Zacharie de Taormin e (10), ce dernier ayant été ordonné par Grégoire Asbestas ; ils apportaient avec eux, suivant l'usage, de nombreux et riches cadeaux (11). Mais d'après les Actes du concile de 869-870 (12), où le légat du siège papal Marin affirme que les émissaires du patriarche avaient été reçus par le pape uniquement afin qu'il examine le Libelle qu'ils apportaient et leur serment de foi et non pas en communion ecclésiale en tant qu'évêques (13), opinion que partagent aussi d'autres chercheurs historiens (14). Mais l'opinion principale, communément admise (15), est qu'ils furent reçus par le pape en tant qu'évêques. Nous pensons qu'il aurait été inconcevable pour le pape et pour quiconque à Rome de ne pas les recevoir en communion ecclésiale, indépendamment du fait que le pape savait déjà ce qui s'était passé à Constantinople par le biais des lettres envoyées par les partisans d'Ignace à Anastase le Bibliothécaire. D'ailleurs, il n'y avait pas de raison sérieuse pour que le pape ne reçoive pas en communion ecclésiale, puisqu'il n'y avait pas de schisme entre eux et qu'il n'y avait naturellement jusqu'à ce moment-là rien d'officiel contre le patriarche Photius. Par ailleurs, nous ne considérons pas que le retard d'une lettre irénique formelle aurait pu provoquer une telle façon d'agir. Donc, le pape Nicolas n'aurait pas pu ne pas recevoir le porteur des lettres et ne pas honorer le représentant de l'empereur byzantin.

La lettre de Photius au pape Nicolas (16) était d'ordre plus général et peut-être diplomatique. Faisant mention au début de la grandeur et de la responsabilité que comporte la dignité de l'évêque, il s'en considère lui-même comme indigne. Bien qu'ayant dès l'enfance le désir de se consacrer à la vie monastique, il n'avait jamais pensé qu'il œuvrerait au plus haut niveau du sacerdoce et, dans le fond, il s'en était chargé sans le désirer. Suivant l'usage, il rapporte ensuite sa Confession de foi, reconnaissant tous les conciles œcuméniques du passé. Néanmoins, le patriarche ne fait dans sa lettre aucune mention de la personne d'Ignace, si ce n'est en employant l'expression suivante : « Lorsque mon prédécesseur abdiqua sa dignité» (17) . Suite aux lettres de l'empereur byzantin et du patriarche œcuménique, le pape Nicolas rédigea deux lettres de réponse, sans doute à l'instigation de son conseiller Anastase le Bibliothécaire (18). L'une était adressée à l'empereur Michel et l'autre avait le patriarche Photius pour destinataire.

Dans sa réponse à l'empereur (19), qui avait sollicité l'envoi d'une légation dans le but de convoquer un concile œcuménique pour combattre les vestiges de l' Iconomachie, et pour reconnaître l'œcuménicité du 7e concile œcuménique (787), Nicolas saluait tout d'abord l'empereur puis faisait mention de la primauté de l'apôtre Pierre dans l'Église en se fondant sur les paroles du Christ : tu es Pierre et sur cette pierre je construirai mon Église. La mort elle-même ne pourra rien contre elle (Mt. 16, 18). Dans la suite de la lettre, il exprimait sa surprise ainsi que son mécontentement à propos de la déposition du patriarche Ignace, qui s'est faite sine Romani consulta pontificis - ce qui bien qu'elle fut privée d'un honneur particulier, ainsi qu'à propos de l'ordination per saltum de Photius, qu'il considérait comme anticanonique, disant qu'en tant que professeur, Photius aurait dû savoir qu'il n'est pas possible de devenir professeur sans passer d'abord par la condition d'élève (20); il faisait évidemment allusion de son élection qui les faisait passer de l'ordre laïc au siège patriarcal. Il proposait alors, pour procéder à la reconnaissance de Photius en tant que patriarche légitime, d'envoyer des légats pour qu'ils procèdent à un nouveau jugement de l'affaire, soit de la réviser, et il précisait que la décision finale ne serait prise par personne d'autre que par le pape de Rome lui-même avec le pouvoir qu'il détenait (21). Le pape mentionnait ensuite la foi de l'Église catholique au sujet du culte des images sacrées puis il demandait à l'empereur de rendre les provinces d'Illyrique, de Calabre et de Sicile à la juridiction ecclésiale de l'Église romaine, ainsi que le droit d'ordination de l'archevêque de Syracuse (22). La lettre de Nicolas se terminait sur des recommandations sur ses deux légats à Constantinople, les évêques Zacharie d'Anagni et Rodoalde de Portus, qui étaient fréquemment envoyés en mission pour l'Église romaine, et il demandait à l'empereur de les recevoir avec des honneurs.

Cependant, dans la lettre qui était destinée au patriarche Photius, Nicolas ne formulait pas les mêmes pensées et discours que dans celle à l'empereur, puisqu'il évitait à bon escient de faire la moindre allusion à la déposition injuste d'Ignace, pas plus qu'il ne mentionnait la révision de son affaire. Sa lettre était plus brève, rédigée sur un ton fraternel. Il exprimait d'abord sa satisfaction de son élévation au siège patriarcal, louant également l'orthodoxie de sa confession de foi. Mais mentionnait ensuite le fait de son ordination per saltum, qui allait à l'encontre des canons de l'Église et plus précisément ceux du concile de Sardique ; c'était pourquoi il signalait ne pas pouvoir encore le reconnaître comme patriarche jusqu'à ce qu'ait eu lieu l'enquête à laquelle procéderaient ses légats - et si elle lui était favorable, à savoir si on ne constatait pas d'empêchements d'ordre canonique, il l'embrasserait alors avec amour fraternel (23).

Nous observons donc que le contenu de ces deux lettres du pape Nicolas est différent. Le patriarche s'était adressé à Rome par l'intermédiaire de l'empereur pour que soient envoyés des légats dans le but de convoquer un concile œcuménique qui combattrait les vestiges de la Querelle des images et de reconnaître l'œcuménicité du 7 e concile œcuménique (787). La présence du pape était naturellement nécessaire à la convocation et à la reconnaissance d'un concile œcuménique et c'était l'unique motif officiel à l'envoi de cette lettre, puisqu'il n'y avait pas d'autre sujet à traiter pour Constantinople. Pour Constantinople, l'affaire de la déposition d'Ignace n'en était pas une, elle appartenait désormais au passé et la décision était considérée comme définitivement irrévocable (24). Or, cette invitation était une occasion unique pour un pape, et surtout pour un pape aussi ambitieux que Nicolas, de se mêler des affaires de l'Église de Constantinople sous l'aspect d'un juge. Il ne se contenta donc pas de participer à la convocation et de la reconnaissance d'un concile œcuménique pour combattre la Querelle des images, mais il utilisa ce prétexte pour promouvoir ce qui constituait pour lui d'autres priorités, à savoir de revendiquer à nouveau les provinces d'Illyrique et d'Italie du Sud. En effet, cette revendication de l'Église romaine constituait un sujet de fort grande importance de la politique papale depuis 787, quand leur restitution avait été demandée par le pape Hadrien Ier. L'intérêt des papes pour ces provinces ne cessa jamais, puisqu'ils continuaient de veiller étroitement sur les évolutions les concernant; c'est pourquoi ils ne manquaient aucune occasion d'attester de leurs revendications sur elles (25). En outre, la nécessité de revendiquer ces provinces d'Illyrique et d'Italie du Sud se faisait de plus en plus impérieuse en face de la rivalité accrue des deux sièges à propos de leur responsabilité dans la christianisation de la principauté de Bulgarie.


Notes

(1) L. Bréhier, Les Relations Normales entre Rome et les Églises d' Orient,op. cit., p. 354.

(2) Photii, Epistola Prima, In Nicolao Papae, PG 102, 585-594 ; J. Valetta, Φωτίου Επιστολαί , op. cit., p. 133-143.

(3) J. Valetta , Φωτίου Επιστολαί, op. cit., Epitres : 2, p. 143-146 ; 4, p. 165-181.

(4) G. Ostrogorsky , History of the Byzantine State, op. cit., p. 225. Nicolas était l'homme de Louis II. Il sut concilier le respect scrupuleux des conditions extérieures que les circonstances et les conventions imposaient à la papauté, avec la plus haute idée de ses devoirs de pontife et le plus grand zèle à les remplir. Son passage sur le siège de saint Pierre marque un période d'excitation de l'activité et de l'autorité pontificales. Depuis saint Grégoire le Grand on ne trouve aucun pape de cette taille. Et pourtant ce précurseur de Grégoire VII trouve moyen de vivre en bonne intelligence avec son empereur, dans : L. Duchesne, Les Premiers Temps de l'État Pontifical, Ed. A. Fontemoing, Paris, 1904, p. 235-236.

(5) Anastasius Bibliothecarius, « Vita S. Nicolai I Papae (858-867) », dans : Duchesne, Le Liber Pontificalis, Texte, Introduction et Commentaire, t. 2, op. cit., p. 154-155.

(6) Anastasius Bibliothecarius, « Vita S. Nicolai I Papae (858-867) », dans : L. Duchesne, Le Liber Pontificalis, Texte, Introduction et Commentaire, t. 2, op. cit., p. 155 ; Nicetas Paphlagone, Vita Saint Ignatii, Archiepiscopi Constantinopolitani, PG 105, 516A-Β ; Métrophane de Smyrne, Lettre au Logothète Manuel, op. cit., 416E-417A ; Τ heophanis Continuatus, Michaelis Theophili Filii Imperium, IV, 195 , PG 109, 209C ; J. A. Fabricius et G. C. Harless, Bibliotheca Graeca, vol. 12, op. cit., p. 417-418 : « Praetera vero et ad Romanum papam, bonae memoriae Nicolaum Photius misit : quum quidem ostenderet, Ignatium propter ingrauescentem aÉtatem et corporis infirmitatem vitro abdicasse ; et ad deiectionem absolutam haereseos iconomachorum, Iocum tenentes ab illo mitti plurimum rogauit : Ignatio interim fraudulenter condemnationem machinans ».

(7) V. Laourda, Φωτίου Ομιλίαι, XVIII, Ed. I D, Thessaloniki, 1959, p. 175   : « Ἀλλά γάρ πόθεν ἀπάρξομαι; ποῖον δέ πρῶτον ἐκδιηγήσωμαι; Πότερον, μηνύσω τῆς ἐκκλησίας τά εὐαγγέλια ἤ τόν θρίαμβον τόν κατά τῶν αἱρέσεων ἐπιδείξωμαι ἤ τοῦ καταγαγόντος τόν θρίαμβον καί λαμπρά τά τρόπαια στήσαντος τό παράστημα τῆς ψυχῆς καί τούς ὑπέρ εὐσεβείας ἀγῶνας προοιμιάσωμαι ; ».

(8) F. Dvornik, The Patriarche Photius and Iconoclasme, op. cit., p. 77.

(9) Anastasius Bibliothecarius, Acta Concilii Constantinopolitani IV, op. cit., 142. Cf. F. Dvornik, The Patriarche Photius in the Light of Recent Recearch, op. cit., p. 22.

(10) Anastasius Bibliothecarius,   Vita S. Nicolai I Papae (858-867), dans : L. Duchesne, Le Liber Pontificalis, Texte, Introduction et Commentaire, t. 2, op. cit., p. 154.

(11) Ibid. : « patenam ex auro purissimo, cum diversis lapidibus preciosis albis, prasinis et iacinthis ; similiter calicem de auro, ex lapidibus circumdatum et in circuitu pendentes iaquinthas in filum aureum, et repidis in typo pavonum, cum scutum et diversis lapidibus pretiosis, iacinthis, albis qui pens. Similiter vero et vestem de chrisosclavo cum gemmis albis, habentem istoriam Salvatoris et beatum Petrum et Paulum et alios apostolos cum arbustas et rosas utraque parte altari, legente de nomime ipsius imperatori, mire magnitudine et pulchritudine decore  ».

(12) Acta Concilii Constantinopolitani IV (Versio Graeca), op. cit., 328-340. Cf. F. Dvornik, Le Schisme de Photius Histoire et Légende, op. cit., p. 119.

(13) Anastasius Bibliothecarius, Acta Concilii Constantinopolitani IV, op. cit., 58C.

(14) J. Hergenröther , Photius, Patriarch von Konstantinopol, vol. 1, Regensburg, 1867, p. 414 (en allemand), cité par. F. Dvornik, Le Schisme de Photius Histoire et Légende, op. cit., p. 118.

(15) F. Dvornik, Le Schisme de Photius Histoire et Légende, op. cit., 1950, p. 120.

(16) Photii, Epistola Prima, In Nicolao Papae, PG 102, 585-594 ; J. Valetta, Φωτίου Επιστολαί , op. cit., p. 133-143.

(17) Ιbid., 588   ; p. 136   : « τῆς τοιαύτης ὑπεξελθούντος ἀξίας ». Cf. C. Hefele -H. Leclercq, Histoire des conciles d' apres les documents originaux, t. 4, I, Letouzey et Ané, Paris, 1911, p. 268 qui traduisent.

(18) Vl. Phidas, Εκκλησιαστική Ιστορία, από την Εικονομαχία μέχρι τη Μεταρρύθμιση, t. 2, op . cit ., p. 104.

(19) Nicolai I. papae, Epistolae VI, op. cit., p. 433-439 ; I D., Epistola II ad Michaelem Imperatorem, dans : Mansi, XV, 162-167.

(20) Ibid., p. 434-435 ; 163C-D : « Verum iste Photius videlicet antea doctor prorupit quam doctus extiterit ; prius magister videri cupit, quam discipulus audiri, prius auditor esse debuit ac deinde institutor : Sed hic doctoris e contrario cathedram eligens docere prius elegit ac deinde coepit doceri, prius sanctificare curavit ac demum sanctificari, prius inluminare voluit et postmodum inluminari ». 

(21) Ibid., p. 436 ; 165B-C : « Et ut in omnibus rectus ordo servari queat, volumus, o clemens Auguste, ut Ignatius, quem sedis supradictae gubernacula propria spontaneaque voluntate deseruisse et totius plebis congregato concilio depositum esse vestris apicibus nobis intimare curastis, in conspectum veniat nostrorum missorum et universi concilii, vestris quidem imperialibus institutis, quatenus perquiratur, quamobrem spreverit traditam sibi plebem et instituta antecessorum nostrorum sanctorumque pontificum, Leonis videlicet quarti papae atque Benedicti, parvipendendo contempserit, et in hoc agendum subtili examine a nostrae iussionis legatis depositionis eius censura perquiratur : quatenus inquirentes invenire queant, utrum canonicus tenor in eadem observatus fuerit vel non, manifestum existat : ac deinde, cum nostro praesulatui significatum fuerit, quid de eo agendum sit, apostolica sanctione diffiniemus, ut vestra ecclesia, quae tantis cotidie quatitur anxiÉtatibus, inviolabilis deinceps et inconcussa permaneat ».

(22) Ibid., p. 439 ; 167C : « Praeterea Calabritanum patrimonium et Siculum quaeque nostrae ecclesiae concessa fuerunt, et ea possidenda obtinuit, et disponendo per suos familiares regere studuit, vestris concessionibus reddantur, quoniam irrationabile est, ut ecclesiastica possessio, unde luminaria et concinnationes ecclesiae Dei fieri debent, terrena quavis potestate subtrahantur ; sed domui Dei restituta meritum redditoris multiplicent et suscipientis votum spiritalis desiderii lucris exerceatur. Inter ista, et superius dicta volumus, ut consecratio Syracusano archiepiscopo nostra a sede impendatur, ut traditio ab apostolis instituta nullatenus nostris temporibus violetur ».

(23) Ibid., p. 440; Epistola III ad Photium, dans : Mansi, XV, 168C: «Quapropter vestrae consecrationi consentire modo non possumus, donec nostri, qui a nobis Constantinopolim sunt directi, revertantur, qualiter per eos cognoscamus vestrae observationis actus et ecclesiasticae utilitatis constantiam et quo m studio circa catholicae fidei defensionem exerceatis. Et tunc, si dignum fuerit, ut tantae sedis praesulem, ceu convenit, honorabimus et fraterna dilectione amplectemur».

(24) En effet, à Constantinople l'affaire de la démission d'Ignace était déjà considérée comme terminée. Cela est confirmé par l'empereur Michel et par Paul évêque de Césarée dans les Actes de Concile Prime-second (861). Cf. V. Wolf von Glanvell , Die Kanonessammlung des Kardinals Deusdedit, op. cit., p. 603, 7-14.

(25) F. Dvornik, The Patriarche Photius in the Light of Recent Recearch, op. cit., p. 24.

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