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Dimension sotériologique et eschatologique de la souffrance

Kounalis Vasileios, La souffrance humaine dans la Théologie de saint Chrysostome , Institut d'études supérieures en théologie orthodoxe du Patriarcat Œcuménique, Chambésy, Genève 2010

 

De tout ce qu'il est exposé jusqu'à présent, on voit que saint Chrysostome considère que la souffrance et les afflictions sont pour l'homme, non seulement une occasion et une source de profit spirituel 1, mais aussi une participation rédemptrice à la souffrance, la croix et la mort du Christ, qui déclenche en lui le désir des biens futurs 2. Il dit de façon significative que Dieu a voulu que notre vie fût naturellement laborieuse et pénible, «pour que les afflictions dont elle est remplie nous fassent soupirer après les biens futurs» 3.

Selon le saint Père, la souffrance et les tribulations «nous détachent violemment de l'affection pour le monde d'ici-bas» 4. Elle nourrit surtout l'espérance des fins dernières : «(…) nous désirons bien vite la mort ; nous ne sommes plus amoureux de notre corps. Et c'est une grande partie de la philosophie de ne plus se complaire dans la vie présente et de n'y être plus attaché. L'âme affligée ne cherche pas à s'attacher à toutes choses, elle n'aime plus que le calme et le repos ; elle ne souhaite que d'être arrachée à la vie présente, quand même il n'y aurait rien à espérer après. De même qu'un corps fatigué et accablé de maux ne veut plus servir le ventre, mais se reposer et vivre dans la tranquillité ; de même l'âme affligée de mille maux, aspire au calme et à la paix» 5. Certes, le saint Père dit souvent qu'il ne faut pas trop s'attacher à la vie présente 6 et que les afflictions nous aident, dans ce sens. Il précise cependant : «Et en parlant de la sorte, je ne veux point accuser la vie présente ; loin de moi une telle pensée, car cette vie est l'œuvre de Dieu, mais je voudrais faire naître en vous le désir des biens futurs et y détruire toute complaisance dans la possession des objets présents et tout attachement à votre corps, comme aussi vous empêcher de ressembler à ces âmes vulgaires» 7.

Ainsi donc, la souffrance et les afflictions, comme mesures éducatives et avantageuses, ont pour objectif, tout à la fois, d'améliorer personnellement les croyants et de les préparer à recevoir les biens futurs : «Or le Seigneur n'est pas à notre égard un cruel plagiaire, mais un bon et tendre père. Il nous remet donc par les tribulations présentes, par la douleur et l'affliction, comme entre les mains de maîtres sévères ; nous devons nous y exercer à la patience, et nous y former à la vertu, en sorte que nous parvenions à cette plénitude de l'âge qui nous donnera droit à l'héritage des cieux» 8. Le degré suivant lequel, le chrétien est forgé par la souffrance endurée dans la vie présente, détermine celui de sa perfection future : «car plus vous aurez eu de peine, plus votre couronne sera magnifique, quand Dieu décernera ces ineffables récompenses que la parole est impuissante à célébrer» 9.

Comme il a été déjà signalé, selon Chrysostome, Dieu a promis affliction et détente, souffrances et couronnes, sueurs et récompenses ; cependant, il a donné tout ce qui attriste dans la vie présente, alors qu'il a réservé tout ce qui est plaisant au monde futur 10 : «Il a resserré la souffrance dans les étroites limites de la vie terrestre ; les couronnes, il les a réservées pour la vie future, qui doit être hors des atteintes de la mort et de la vieillesse» 11. Or, la vie présente «est le fondement de la vie future, une occasion de mériter par de généreux efforts les couronnes qui nous sont réservées» 12. Le saint Père voit, dans la période des épreuves et des afflictions, «la cause d'un grand gain» 13. Il écrit à Olympiade : «Tout cela est une occasion de profit pour moi ; c'est là ma richesse ; j'expie mes fautes en traversant toutes ces épreuves» 14. Ainsi, lorsque le chrétien voit ses afflictions comme une «affaire profitable» et qu'il envisage les souffrances comme une occasion de progresser spirituellement, il devient digne du «trésor (…) dans le ciel» 15.

Il en résulte que saint Chrysostome voit la souffrance et les afflictions sous l'angle de l'éternité, de façon sotériologique et eschatologique 16, car elles procurent couronnes et biens éternels 17 ; elles conduisent à la vie éternelle 18, au salut 19, à la sainteté 20. Dans cette vie courte, dit Chrysostome, nous sommes des étrangers et des gens de passage ; et de même ceux qui se rendent dans une capitale, ne se laissent pas détourner par tout ce qu'ils rencontrent en chemin, de même nous devons faire face aux afflictions et les considérer en pensant et en aspirant à notre patrie céleste 21. Il ajoute encore que comme le marchant endure la fatigue du voyage par l'espoir du gain, comme l'athlète accepte volontiers coups et blessures, à l'idée de la victoire, de même nous, nous devons avancer dans la vie, les yeux tournés vers le ciel et les biens qui nous y attendent 22.

Pour mieux cerner l'idée eschatologique de la souffrance 23, utilisons deux exemples de saint Chrysostome, tirés de la nature et de la vie. Or, il cite d'abord les jeux du stade où le lutteur a hâte de sortir de l'arène pour n'avoir plus à supporter les coups, ne plus ressentir la douleur. À l'instar de l'athlète, «l'homme vertueux désire la fin de cette vie pénible et austère pour n'avoir plus à supporter de si pénibles travaux, et afin de posséder en pleine sécurité la couronne objet de ses voeux ; car désormais il sera dans un port tranquille, il n'aura plus à craindre le naufrage» 24. Il cite aussi la vie de l'agriculteur, en disant que, aussitôt les semailles finies, il souhaite la venue de l'hiver, et en le voyant arrivé, il ne s'inquiète pas, mais, au contraire, il se réjouit, «car il ne regarde pas le présent, mais il songe à l'avenir ; peu lui importe le bruit du tonnerre, il compte déjà les gerbes de blé : la semence va se corrompre, mais il poussera des épis verdoyants ; la pluie sans doute est peu agréable, mais la poussière qui couvrira l'aire du laboureur fera ses délices» 25. Et il ajoute : «Nous aussi, mes Frères, ne songeons pas à la tribulation présente, à ces maux passagers, mais aux avantages qui nous en reviendront, aux fruits qu'ils vont produire» 26.

Il s'ensuit que, selon saint Chrysostome, les futures récompenses célestes sont le suprême et ultime fruit de la souffrance : «Donc, ne nous bornons pas aux choses présentes pour porter notre jugement sur la providence de Dieu ; tenons compte aussi des choses à venir. Vie présente, c'est dire lutte, lieu d'exercice, stade ; vie à venir, cela signifie prix, couronnes, distribution de récompenses» 27. Ces biens futurs, qui sont notre communion à la gloire du règne de Dieu 28, sont immuables 29, éternels et immortels 30 et «s'étendent aux siècles infinis» 31. Quoi que nous soyons des voyageurs dans la vie présente, cheminant dans une voie resserrée, au bout de la route, c'est le royaume de cieux 32. Il nous est indispensable, «(…) pour mériter le royaume des cieux, de marcher dans cette vie au milieu des tribulations» 33.

En concluant cette partie du mémoire, je voudrais évoquer la merveilleuse image du livre de l'Apocalypse concernant l'ultime fruit de la souffrance et des afflictions, destiné dans le ciel à ceux qui ont fait l'expérience de la souffrance, des afflictions, des épreuves et des tentations, et qui ont marché dans la «voie étroite et resserrée» : «L'un des anciens prit alors la parole et me dit : Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d'où sont-ils venus ? Je lui répondis : Mon Seigneur, tu le sais ! Il me dit : Ils viennent de la grande épreuve. Ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'agneau. C'est pourquoi ils se tiennent devant le trône de Dieu, et lui rendent culte jour et nuit dans son temple. Et celui qui siège sur le trône les abritera sous sa tente. Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, le soleil et ses feux ne les frapperont plus, car l'agneau qui se tient au milieu du trône sera leur berger, il les conduira vers des sources d'eaux vives. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux» 34.


1 Lettres à Olympiade 1, op. cit. PG 52, 555.

2 Homélies sur la Genèse 8 [Gn 1, 26] PG 53, 75, ASB V, 42-46. Voir Zissis Th., L'homme et le monde dans l'économie de Dieu…, op. cit. p. 245.

3 Homélies sur les statues 6, 3, PG 49, 85, ASB III, 14.

4 Homélies sur les Actes des Apôtres 42, 3 [Ac 19, 21-23 - 40] PG 60, 300, ASB VIII, 214.

5 Idem .

6 «Ne nous attachons donc pas outre mesure à la vie présente. Que nous en revient-il ? Quel profit retirons-nous de cet excessif attachement ?» Homélies sur les statues 6, 4, op. cit. PG 49, 86.

7 Explication sur le psaume 119, 3, op. cit. PG 55, 342, ASB VI, 170.

8 Homélies sur les statues 16, 5, op. cit. PG 49, 168.

9 À des Évêques, lettre 181, PG 52, 714, ASB IV, 514 . «(…) or, plus grande est la peine, plus éclatante aussi sera la couronne.» Discours contre les Juifs 8, 7, op. cit. PG 48, 939, ASB II, 362. «Qu'aucune des choses fâcheuses qui surviennent ne vous trouble : plus les flots seront soulevés, plus la vague sera furieuse, plus aussi votre gain sera grand, plus sera riche, magnifique et glorieux le prix de vos sueurs. Les souffrances du temps présent ne sont rien en comparaison de la gloire qui sera révélée en nous. (Rm 8, 18.) » À Chalcidie, lettre 105, op. cit. PG 52, 664. «Plus l'affliction redouble, plus aussi se multiplient les couronnes ; plus l'or a été mis dans la fournaise, plus il a de pureté ; plus le marchand parcourt les mers, plus il amasse de marchandises.» Lettres à Olympiade 4, 3, op. cit. PG 52, 593. «Nos couronnes et nos récompenses s'embellissent et se multiplient à proportion que nos maux s'accroissent et s'accumulent. Les souffrances de la vie présente, dit saint Paul , n'ont aucune proportion avec cette gloire qui sera un jour révélée en nous. (Rm 8, 18.) » Homélies sur les statues 1, 9, PG 49, 29, ASB II, 540 . «Car plus vous aurez de peine, plus votre récompense sera magnifique, mieux vous serez dédommagés par la bonté divine.» À Anysius, Numérius, Théodose, Eutrope, Eustache, Marcellus, Eusèbe, Maximilien, Eugène, Gerontius, Thyrsus, et à tous les Évêques orthodoxes de Macédoine , lettre 163, PG 52, 706-707, ASB IV, 507 . «Plus la tempête sera grande et terrible, plus aussi le gain sera abondant, plus seront brillantes les couronnes accordées à la patience et magnifiques les prix du combat.» À Théodote, lecteur, lettre 102, op. cit. PG 52, 662 . «Plus le corps est tourmenté, plus aussi l'âme conçoit d'espérance, plus elle a de splendeur, semblable à l'or éprouvé par le feu.» Commentaire sur la deuxième épître aux Corinthiens, homélie 9, 2 [II Co 4, 8-15] PG 61, 461, ASB X, 62. «Plus auront été cruelles les souffrances d'un saint, plus grande est aussi sa gloire.» Commentaire sur l'épître aux Hébreux, homélie 22, 2, op. cit. PG 63, 156. «Quand on souffre pour Dieu, plus on souffre, plus aussi on remporte de couronnes.» À Chalcidie et Asyncritie, lettre 60, op. cit. PG 52, 642.

10 «Oui, Jésus-Christ ne nous propose que ces deux choses : la douleur et le repos, le combat et la couronne, le travail et la récompense, la tristesse et la joie. Seulement il a voulu que les maux fussent le partage de la vie présente, et il a réservé les biens pour la vie future.» Homélies sur les statues 16, 4, op. cit. PG 49, 167.

11 Explication sur le psaume 7, 8, PG 55, 93, ASB V, 568.

12 Homélies sur les statues 6, 4, op. cit. PG 49, 86.

13 Aux Évêques et aux prêtres retenus dans la prison, lettre 118, op. cit. PG 52, 673. «Voyez, ils ont persisté à travers toutes ces épreuves. Chaque difficulté ajoutait à leur gloire, à leur gloire de plus en plus éclatante, et grossissait leur récompense dans le ciel.» À qui ne se nuit pas à lui-même nul ne peut nuire, Discours 1, 17, PG 52, 478, ASB IV, 351.

14 Lettres à Olympiade 14, 1, op. cit. PG 52, 613.

15 Commentaire sur l'évangile selon saint Matthieu, homélie 71, 3 [Mt 22,34-45] PG 58, 666, ASB VII, 558.

16 «(…) ainsi je vous exhorte à ne point souhaiter avec ardeur les joies de la vie présente, à ne point vous laisser submerger par les tribulations, à ne considérer qu'une seule chose, je veux dire comment vous parviendrez dans la commune patrie avec une confiance inébranlable. Puisque cela seul est durable, que ce bien est le seul qui demeure et ne périt pas, estimons tout le reste comme la fleur des champs, comme la fumée, ou quelque chose de moins encore s'il se peut.» À Chalcidie, lettre 105, op. cit. PG 52, 664. «Il n'y a que les œuvres laborieuses qui mènent aux belles récompenses. Pour vous, ne faites pas attention à la peine, ne voyez que la récompense. C'est ce qui se fait dans les choses de cette vie. Si vous envisagez la peine que coûtent les succès en tout genre, vous dites c'est ardu, c'est difficile ; mais si vous regardez la récompense, tout vous semble uni et facile. Le pilote, s'il ne regardait que les flots, n'aurait jamais le cœur de faire sortir son vaisseau du port ; mais il considère le gain plus que les flots, et il ose affronter la haute mer et ses abîmes. S'il n'avait devant les yeux que les blessures et la mort du champ de bataille, le soldat ne revêtirait jamais la cuirasse ; mais s'il se représente les trophées et les victoires plus que les blessures, il courra à la bataille comme à un rendez-vous de jeu et de plaisir ; si pénible que soit naturellement une entreprise, elle devient aisée à ceux qui font attention, non à la peine, mais à la récompense.» Homélies sur la pénitence 6, 2, PG 49, 316, ASB III, 305-306. «Et comment pourrais-je voir l'invisible, et ne pas voir le présent ? Des exemples de la vie ordinaire, si je réussis, vont te démontrer que cette foi est possible (…) le marchand supporte un grand nombre de tempêtes, et les flots soulevés contre lui, et les naufrages, et d'incalculables fatigues ; quant à jouir de ses richesses, il faut d'abord qu'il ait affronté les tempêtes, fait écouler ses marchandises, et qu'il se soit donné beaucoup de peines et de soucis. Les tempêtes d'abord ; la vente des marchandises, après ; et la mer, et les flots sont choses visibles en sortant du port ; mais le profit de la vente, invisible (…)» Homélie sur la résurrection des morts, 5, op. cit. PG 50, 425, ASB III, 236. «C'est ainsi que saint Paul appelait l'affliction "légère" non en la regardant en elle-même, mais en la considérant dans la disposition de ceux qui la souffrent, et par rapport aux biens à venir : "Car le moment si court" dit-il, "des légères afflictions de cette vie produit en nous le poids éternel d'une gloire incomparable, ne considérant point les choses visibles, mais les invisibles" (II Co 14) Si tout paraît doux et léger aux hommes, les flots au pilote, la mort et les blessures aux soldats, la rigueur de l'hiver aux laboureurs, et les plus rudes coups aux athlètes, à cause de la récompense qu'ils espèrent, quoique si vaine et si périssable : combien plus le ciel qu'on nous promet, et ces biens ineffables qui y sont, nous doivent-ils rendre comme insensibles aux maux de ce monde ?» Commentaire sur l'évangile selon saint Matthieu, homélie 23, 5 [Mt 7, 1-21] PG 57, 314, ASB VII, 195-196.

17 «Ainsi, mes chers auditeurs, puisque nous savons, nous aussi, que de nos jours comme autrefois, depuis enfin qu'il existe des hommes, tous ceux qui ont été chéris de Dieu ont eu en partage une vie de tristesse et de peines, une vie remplie de maux, ne recherchons pas cette existence molle, relâchée, pleine de langueurs, mais au contraire la vie laborieuse, pénible, féconde en tribulations et en malheurs. De même en effet que ce n'est pas en se livrant au sommeil, à la nonchalance et au luxe, qu'un athlète peut obtenir des couronnes, ni un soldat conquérir des trophées, ni un pilote arriver au port, ni un cultivateur voir ses greniers bien garnis ; de même, ce n'est pas non plus en passant sa vie dans la nonchalance que le fidèle peut obtenir les biens promis.» Homélie sur les martyrs Égyptiens, 2, PG 50, 697-698, ASB I II, 430-431 . Les «épreuves (…) comme l'origine de couronnes et de récompenses nouvelles.» Homélies sur la Genèse 40, 3 [Gn 22, 1] PG 53, 372, ASB V, 272. «Telle est en effet cette voie étroite et resserrée dont parle l'Évangile ; elle n'offre que difficultés, sueurs et fatigues. Mais tout cela passe et s'écoule avec la vie présente. Sans doute c'est une voie étroite, mais cependant c'est une voie. Supporter ces maux avec résignation et générosité, c'est mériter des palmes immortelles, digne récompense des fatigues passées.» À Chalcidie et Asyncritie, lettre 29, PG 52, 627 ASB IV, 452. «Comme il faut que l'athlète, dans le lieu où il s'exerce, combatte inondé de sueur, couvert de poussière, haletant, fatigué, meurtri, de même le juste ici-bas doit supporter beaucoup d'épreuves et tout endurer avec un noble courage, s'il veut recevoir les brillantes couronnes de là-haut.» Homélie sur la résurrection des morts, 1, op. cit. PG 50, 419.

18 «Voilà d'où viennent les douleurs physiques, d'où vient la disette des fruits de la terre, d'où viennent les famines ; par toutes ces calamités, il nous montre que nous dépendons de lui entièrement, et par les malheurs du temps il nous fait conquérir l'héritage de la vie éternelle.» Homélies sur la pénitence 4, 5, PG 49, 305, ASB III, 295 . «C'est donc un grand bien que l'affliction : car la voie du salut est étroite, et c'est l'affliction qui nous met dans l'étroit sentier. Qui n'est point affligé ne peut entrer. Celui qui sait ainsi s'affliger et se réduire à l'étroit, est aussi celui qui jouit du vrai repos.» Homélies sur l'épître aux Hébreux 33, 4, op. cit. PG 63, 230.

19 «(…) où il y a tribulation, il y a nécessairement salut, nécessairement repos, nécessairement œuvres de grande vertu.» Commentaire sur l'épître aux Éphésiens, homélie 8, 7, PG 62, 65, ASB X, 481.

20 «Ainsi l'éducation par la souffrance est dans notre intérêt ; ainsi nous fait-elle entrer en participation de la sainteté. C'est le grand moyen par excellence. En effet, quand la souffrance exclut toute lâcheté, toute convoitise mauvaise, tout amour de ces choses qui nous enchaînent à la vie présente ; quand elle nous change le cœur, jusqu'à nous donner la force de réprouver toutes les vanités de ce monde, et tel est l'effet des souffrances, n'est-il pas vrai que la douleur alors est sainte, et qu'elle arrache au ciel toutes ses grâces ? Rappelons-nous plutôt et toujours l'exemple des saints et le côté par lequel tous ont brillé. Au premier rang, Abel, Noé n'ont-ils pas été illustres par la douleur ?» Commentaire sur l'épître aux Hébreux, homélie 29, 3, op. cit. PG 63, 205, ASB XI, 578.

21«En effet celui qui est possédé d'un pareil amour ; celui qui vit dans l'espoir de ces biens, celui-là ne souffre ici-bas aucun naufrage, et ne se laisse abattre par aucun des chagrins de ce monde. De même que ceux qui se rendent dans une capitale ne se laissent arrêter par aucune des choses qu'ils peuvent rencontrer sur leur route, prairies, vergers, ravins, déserts, et, indifférents aux divertissements comme aux obstacles, ne songent qu'à la patrie qui les attend : ainsi celui qui chaque jour se représente la ville céleste, et qui nourrit en lui cet amour, ne se laissera ébranler par aucune épreuve, trouvera sans charme et sans gloire ce qu'il verra de plus glorieux et de plus charmant. Que dis-je ? il n'en verra rien : car il aura d'autres yeux, ceux dont parle Paul, en disant : "Comme nous ne considérons pas les choses visibles, mais les invisibles : en effet, les choses visibles sont éphémères ; les choses invisibles sont éternelles."» Explication sur le psaume 114, 3, op. cit. PG 55, 319, ASB VI, 149.

22 «Il appelle donc ces afflictions légères, non qu'elles le soient en elles-mêmes, mais parce qu'elles le deviennent par l'attente des biens éternels. L'espérance du gain allège pour le marchand les fatigues de la navigation, et la perspective de la couronne rend l'athlète comme insensible aux coups et aux blessures. C'est ainsi qu'en tournant nos regards vers le ciel et ses biens ineffables, nous acquérons une force nouvelle pour supporter généreusement les peines et les douleurs de la vie.» Homélies sur les statues 16, 5, op. cit. PG 49, 168-169, ASB III, 85.

23 Sur le caractère eschatologique de la souffrance et des afflictions, voir Théodoroudis G., op. cit. p. 216-218.

24 Homélies sur les statues 6, 3, op. cit. PG 49, 85.

25 Homélies sur les statues 4, 1, op. cit. PG 49, 60-61, ASB II, 567.

26 Idem p. 61.

27 Homélie sur la résurrection des morts, op. cit. PG 50, 419.

28 «(…) tandis que la gloire ineffable se rapporte à l'avenir.» Homélie sur les tribulations, 3, op. cit. PG 51, 161, Bareille III, 129. «Il n'ajoute pas : Du repos futur, mais ce qui est beaucoup plus : "De la gloire future". En effet, là où il y a repos, il n'y a pas nécessairement gloire ; mais là où il y a gloire, il y a certainement repos.» Commentaire sur l'épître aux Romains, homélie 14, 4 [ Rm 8, 12-27 ] PG 60, 529, ASB X, 300. «Car l'affliction n'a qu'un instant, dit-il, et elle est légère ; mais le repos (je me trompe, il ne dit pas, le repos, mais la gloire, de beaucoup supérieure au repos), la gloire est éternelle, et sans interruption dans sa grandeur.» Homélie sur la résurrection des morts, op. cit. PG 50, 425.

29 «(…) les seuls biens futurs étant fermes, solides, certains, immortels.» À Castos, Valère, Diophante et Cyriaque, prêtres, lettre 107, op. cit. PG 52, 665.

30 «Mais les peines et les récompenses futures sont également éternelles ; les uns de l'enfer, les autres du royaume.» Commentaire sur l'évangile selon saint Jean, homélie 44, 2 [Jn 6, 26-37] PG 59, 250, ASB VIII, 313-314 .

31 Commentaire sur l'épître aux Romains, homélie 14, op. cit. PG 60, 529.

32 «Ne savez-vous pas que la vie présente est un voyage, que vous n'êtes pas des citoyens ? Vous êtes des voyageurs. Comprenez-vous ce que je dis ? Vous n'êtes pas des citoyens, mais des voyageurs et des passants. Ne dites pas telle ou telle ville est ma cité. Personne n'a de cité à soi. La cité est en haut. Le présent est un voyage.» Homélies sur la disgrâce d'Eutrope 2, op. cit. PG 52, 401.

33 Homélies sur la Genèse 32, 9, op. cit. PG 53, 304.

34 Ap 7, 13-17.

 

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