La convocation du Concile et la question de la participation de lÉglise orthodoxe.
La nécessité de convoquer un concile œcuméniquepour lÉglise catholique romaine avait déjà été relevée dans la Bulle Aeterni Patris1 (1868) du pape Pie IX, ce qui fut en partie réalisé par lœuvre du Premier Concile du Vatican (1869-1870). Cependant, lunification du Royaume dItalie (1866-1871) en interrompit2 les travauxpeu après lapprobation de la première Constitution dogmatique de lÉglise du Christ3, puis les deux Guerres mondiales (1914-1918 et 1939-1945) limitèrent dans une grande mesure toute forme dexpression de lopinion ecclésiastique. Il est donc compréhensible que, de la fin du XIXe siècle à celle de la Seconde Guerre mondiale, lÉglise catholique était dans limpossibilité dorganiser la continuation des travaux du concile du Vatican interrompu. Dans ce sens, Vatican II (1962-1965) pourrait être qualifié de suite du premier concile, dont lœuvre était restée inachevée en raison des conflits militaires des États occidentaux et de bien dautres péripéties4 de lÉglise catholique, puisque subsistait le besoin dune réponse conciliaire aux questions qui préoccupaient le monde moderne et qui entraient en conflit direct avec la théologie occidentale conservatrice.

Durant cette période, à savoir entre les deux conciles du Vatican (1870-1962), seffectuent également des fermentations théologiques qui créent les conditions préalables à un virage ecclésiocentrique de la papauté et à un traitement plus conciliant des autres Églises ou Confessions chrétiennes. Ainsi, alors que durant la période allant de Vatican I au pontificat de Léon XIII (1810-1903), linvitation à sunir avec les Orthodoxes se manifestait par le modèle de lUniatisme5, avec la convocation de Vatican II, on recourut à de nouvelles façons daborder les différentes confessions de sorte à amener lÉglise catholique à lunion. Le principal inspirateur de ces nouvelles tendances fut le pape Jean XXIII (1958-1963). Trois mois après être monté sur le siège papal, il annonçait6, au cours de la divine liturgie de la basilique Saint-Paul «hors-les-Murs», son désir dactualiser7 le Code de Droit canonique en vigueur (1917) et son intention de convoquer un Concile œcuménique8.
Les directions dans lesquelles le concile était invité à travailler furent tracées par lEncyclique papale Ad Petri Cathedram9 qui élargissait la base de lactualisation10, afin dy inclure aussi lapproche herméneutique du message chrétien dans le cadre de la réalité moderne. Lannée suivante, le jour de la Pentecôte (5 juin 1960), on communiqua la structure de la période anté-préparatoire dans la lettre apostolique Superno Dei nutu11, qui établissait dix Commissions préconciliaires : 1) Commission théologique, 2) Commission sur lAdministration des evêques et des diocèses, 3) Commission de la Discipline du Clergé et du Peuple chrétien, 4) Commission sur les Religions,5) Commission sur la discipline des sacrements, 6) Commission sur la liturgie, 7) Commission sur les études et les séminaires, 8) Commission sur les Églises orientales, 9) Commission sur les Missions, 10) Commission sur l’apostolat des laïcs12. Lensemble des sujets que ces Commissions étaient appelées à examiner montre clairement lintention du siège papal danalyser et de clarifier tous les volets doctrinaux et pratiques de la vie interne de lÉglise catholique.
Cependant, la période préconciliaire de Vatican II était appelée à examiner, au-delà de lÉglise catholique en tant que telle, lutilisation des médias modernes par lÉglise ainsi que létablissement et la promotion de ses relations bilatérales et multilatérales avec le reste du monde chrétien. On fonda dans ce but deux Secrétariats qui procéderaient à la formation de schémas ( schemata) spéciaux qui seraient discutés durant le Concile: a) Secrétariat pour la communication et les médias (presse, radio, télévision, cinéma, etc.) et b) Secrétariat pour la promotion de lunité des chrétiens13. Pour ce dernier, on nomma comme président le cardinal Augustin Bea (1881-1968), prêtre de lOrdre des Jésuites, et comme secrétaire Johannes GerardusMariaWillebrands (1909-2006), lesquels se chargèrent de la tâche de rapprocher de lÉglise catholique les diverses Églises et Confessions chrétiennes.
La création de ce Secrétariat durant la période de préparation de Vatican II confirmait de la part du Saint-Siège le vrai désir de prendre des initiatives au sujet de lunité des chrétiens. Sa coexistence avec la Commission pour les Églises orientales présageait en outre que le modèle jusqualors prôné de lUniatisme14 allait être abandonné et créaitles conditions préalables à une rencontre sur un pied d égalité de lÉglise catholique romaine aussi bien avec les anciennes Églises orientales quavec les Églises orthodoxes.En particulier pour ces dernières, lhistoire de l Églisenon divisée jusquau schisme du XIe siècle fournissait des bases supplémentaires pour entamer un dialogue fondé sur la tradition théologique commune du premier millénaire de lexistence de lÉglise.
Néanmoins, léloignement progressif de lOrient et de lOccident durant le second millénaire avec en particulier la nette divergence herméneutique sur la tradition ecclésiastique et canonique avait donné lieu à divers blocages dans les relations entre les deux Églises, que minait encore davantage la présence de Catholiques de rite grec dans les centres ecclésiastiques traditionnels de lOrthodoxie, rendant dautant plus malaisée une approche entre elles.Il est donc évident que toutes les initiatives de promotion de lunité entre catholiques romains et orthodoxes était à priori condamnée à léchec si on ne sefforçait pas auparavant de remédier à ces scléroses qui sétaient formées. Cette nécessité avait été perçue par le pape Jean XXIII, qui avait pour cette raison poussé à la création du Secrétariat spécial pour la promotion de lunité des chrétiens.
En effet, la carrière15 de Jean XXIII avant son élection au siège papal montre que le cardinal Roncalli connaissait bien lÉglise orthodoxe, surtout celle des Balkans, puisquil avait été visiteur apostolique durant neuf ans en Bulgarie et à Constantinople (1925-1934) et délégué apostolique pendant dix ans en Bulgarie, en Turquie et en Grèce (1934-1944). Dans une lettre personnelle du 9 mai 1927, il écrivait:Je suis très content que vous vous intéressiez à lunion des Églises, et je suis ravi que vous appréciiez lesprit de charité dont témoigne la revue belge Irenicon. Nous sommes tous daccord à ce sujet. Quant à savoir comment aborder les orthodoxes, nous les catholiques, nous avons beaucoup à apprendre et devrions accepter sans hésitation la recommandation de Pie XI en ce sens. Quelle grande chose cest de comprendre et de témoigner de la compassion. Il y a un mois jai eu une rencontre intéressante avec le patriarche œcuménique Basile III, le successeur de Photius et de Michel Cérulaire. Que les temps ont changé ! Mais la charité presse les catholiques de hâter le jour du retour des frères à lunité de lunique bergerie. Vous me suivez ? La charité plutôt que les discussions théologiques, la charité dont saint Paul a fait léloge en 1 Corinthiens 13, 14 16.
Cest cette expérience quil apporta avec lui au Vatican et prit sérieusement en compte quand il décida de convoquer le second concile du Vatican. On sattendait donc à une telle invitation du concile à lÉglise orthodoxe, car elle était dictée par ces nouvelles tendances du Vatican, qui étaient inspirées par Jean XXIII lui-même. Cependant, une telle invitation naurait pu ignorer le grand chisme de 1054 entre les deux Églises ni lattitude figée dhostilité mutuelle à laquelle des invitations analogues du pape à lunité avaient donné lieu dans un passé récent. Les réponses17 quy donnaient le Patriarcat œ cum é nique ainsi que le congrèsde Moscouavaient créé en Orient un climat de manque de confiance dû également à la présence de luniatisme, que les orthodoxes considéraient toujours comme le cheval de Troie de la papauté. Cest pour cette raison que linvitation à Vatican II naurait de facto pu être, du côté orthodoxe, une invitation à participer aux travaux du concile, mais à les observer, afin que soit fait le premier pas dans le développement des relations bilatérales. Il est clair quon jugeait indispensable de cultiver lambiance adéquate entre les deux Églises pour promouvoir le sujet des délégations dobservateurs orthodoxes à Vatican II.
Donc, quand le pape Jean XXIII convoqua le concile par la Constitution apostolique Humanae salutis18, Mgr.Willebrands entreprit de rendre visite aux Églises orthodoxes autocéphales de Constantinople, dAthènes, dAlexandrie et de Moscou afin de les informer du désir du Saint-Siège dinviter les Églises orthodoxes au concile et détudier la manière éventuelle dont lOrthodoxie pourrait y assister. LÉglise de Russie sempressa de dissocier sa position de celle des autres dans une décision officielle: Le Patriarcat de Moscou considère le concile catholique comme un sujet interne de lÉglise catholique romaine. Il na pour sa part aucune raison et absolument aucune intention de simmiscer dans cette question19. Et le patriarche de Russie Alexis (1945-1970) rédigea deux années plus tard son fameux article Non possumus20 dans la revue du Patriarcat de Moscou.
À Athènes, le professeur de droit canonique Amilkas Alivizatos, Commissaire royal au Saint-Synode de lÉglise de Grèce, écrivait dans la revue bimensuelle «Orthodoxos Skepsis »: Comme précisé supra, en vertu de lordre canonique exact, ni le pape ne peut convoquer des schismatiques, tels que les orthodoxes sont considérés par les catholiques, à participer au Concile avec des droits égaux ni les orthodoxes ne peuvent accepter une telle invitation, en vertu de leur propre ordre canonique rigoureux. Subsiste la possibilité de les inviter – et, de leur part, celle daccepter éventuellement cette invitation (ce en quoi je ne vois aucune difficulté à ce sujet) – en tant quobservateurs ou que visiteurs21. Linvitation à un concile «œcuménique» de lÉglise catholique donnait lieu dans le camp orthodoxe à diverses réactions22. Il était donc évident que le Vatican nobtiendrait pas aisément de réponse positive des orthodoxes même si linvitation nétait pas accompagnée des anciennes exhortations usuelles à sunir avec la tête de lÉglise romaine et en dépit du fait que le climat semblait se modifier à Rome. Dautre part, pour les orthodoxes, toute réponse faite au Vatican se devrait dêtre rerésentative de toutes les Églises orthodoxes autocéphales.
Dans ce sens, on jugeait lunité de lorthodoxie indispensable pour entamer des contacts bilatéraux de quelque sorte quils fussent avec Rome. Le besoin dune réunion panorthodoxe des Églises autocéphales avait été exprimé dans lEncyclique patriarcale et synodale de 190223 du patriarche Joachim III; cest pourquoi la Commission préparatoire interorthodoxe qui se réunit au mont Athos en 1930 sorienta très prudemment dans cette perspective24.
Le fruit des travaux de cette Commission consista dans la liste des sujets quétudierait une Conférence panorthodoxe préconciliaire au mont Athos en 1932. Mais les événements de lhistoire qui suivirent rendirent impossible de réaliser les désirs fervents de lorthodoxie, exactement de la même façon que ce fut le cas avec le Vatican durant lentre-deux-guerres et ensuite.
Sur linitiative du patriarche Athénagoras (1948-1972), il fut demandé aux Églises orthodoxes en 1952 détudier les sujets de la liste de 1930: [ ]pour que, les questions étant définies en temps et très exactement, elles soient lobjet de la recherche et de létude de Commissions dexperts du clergé et de professeurs de théologie auprès des Églises sœurs25. Le 24 septembre 1961, on convoqua à ce propos la I re Conférence panorthodoxeà Rhodes, à laquelle participèrent 63 délégués des patriarcats de Constantinople, dAlexandrie, dAntioche, de Jérusalem, de Russie, de Serbie, de Roumanie et de Bulgarie, ainsi que des Églises autocéphales de Chypre, de Grèce, de Pologne et lÉglise autonome de Tchécoslovaquie. Y assistaient en outre en tant quobservateurs les envoyés des anciennes Églises Orientales arménienne, copte, syrojacobite, sans compter les délégués du Conseil œcuménique des Égliseset des Églises de loccident, à savoir les catholiques romains, les vieux-catholiques et les anglicans.
La I re Conférence panorthodoxe de Rhodes (1961) peaufina la liste des sujets de 1930, qui fut divisée en huit chapitres et couvrait les problématiques théologiques et canoniques aussi bien que les nouvelles pratiques et les besoins pastoraux de lÉglise orthodoxe. Cest ainsi que fut exprimée la volontéde lOrthodoxie de traiter les questions ecclésiastiques modernes qui portaient sur les domaines suivants: 1) Foi et dogme 2) Culte divin 3) Administration et discipline ecclésiastique 4) Relations des Églises orthodoxes entre elles5) Relations de lÉglise orthodoxe avec le reste du monde chrétien 6) LOrthodoxie dans le monde 7) Questions théologiques 8) Problèmes sociaux26.
Le contenu de lensemble des sujets de la I ère Conférence panorthodoxe de Rhodes ressemble à celui des Commissions préconciliaires du Concile de Vatican II et montre de la part de lOrthodoxie une appréciation sérieuse et responsable de la réalité moderne.
De fait, la Conférence de Rhodes marque une étape dans lhistoire ecclésiastique, étant donné quelle nexprima pas seulement le désir commun des Églises locales orthodoxes quil y ait entre elles une collaboration et une unité plus étroites mais vu également quelle définitle cadre dans lequel elles agiraient durant la période antépréparatoire. Cest dans ce cadre que sinscrivaient les relations interchrétiennes, puisque le souci primordial était détudier les moyens de sapprocher, de collaborer et de sunir des Églises chrétiennes. Dans cet esprit, les objectifs fixés par la première Conférence panorthodoxe de Rhodes concernant létude de lunité des chrétiens étaient à lidentique des désirs de lÉglise catholique. Mais, alors que le Saint-Siège avançait à grands pas vers la convocation de Vatican II, les Églises orthodoxes entraient dans une longue période de préparation à la convocation du Grand et Saint Synode.
Dans ce sens, il y avait de la bonne volonté des deux côtés à propos dune rencontre des deux Églises mais les problèmes qui avaient été suscités dans leurs relations ne leur permettaient pas encore de se rapprocher. Par conséquent, toute invitation qui serait adressée aux orthodoxes pour assister à Vatican II devrait être accompagnée des précisions indispensables sur le rôle quy serait le leur. Cest précisément de ce sujet que traitait la Lettre Confidentielle de Mgr Willebrands au patriarche Athénagoras27, dans laquelle on prévoyait une visite à Constantinople après la fête de Pâques 1962 pour donner au patriarche les détails concernant lenvoi de délégués observateursau concile. Linvitation officielle au nom du pape Jean XXIII arriva avec la Lettre du cardinal Beadu24 juillet 196228 et demandait en tant quobservateurs deux clercs ou théologiens ayant la confiance du patriarche, et dont les noms devaient être communiqués au Vatican avant le 15 septembre de la même année.
Le cardinal Bea joignait également à cette invitation le statut des observateurs-délégués29, qui expliquait leurs droits et devoirs, de façon que soit claire et nette linformation des orthodoxes sur le rôle qui serait le leur au concile. Il écrivait dans la même lettre quil nignorait pas les difficultés que rencontrerait le Patriarcat œcuménique au sujet de lorganisation de la délégation à Vatican II. Cest pourquoi, précisait-il au patriarche, le Secrétariat pour la promotion de lunité des chrétiens avait déjà envoyé une invitation particulière de participation au concile à chacune des Églises orthodoxes autocéphales.
On ne devra pas considérer ce fait comme étant sans rapport avec les dispositions négatives déjà exprimées par lÉglise de Russie sur tout type de participation de sa part à Vatican II. La réponse négative des Églises orthodoxes fut donnée oralement au cardinal Bea par lévêque de Meloë Emilien Timiadis, représentant ordinaire du Patriarcatœcuménique au Conseil œcuménique des Églises (1959-1984). Alors, dans son Message du président du Secrétariat pour la promotion de lunité des chrétiens au patriarche Athénagoras30, le cardinal exprima son regret sincère que les Églises orthodoxes ne seraient pas représentées au concile par des observateurs. Mais il comprenait aussi les difficultés et il assurait le patriarche quils ne cesseraient pas de faire tout ce qui leur était possible pour que les relations fraternelles avec les Églises orthodoxes se poursuivent.
Cest aussi le moment où change lattitude de lÉglise russe en ce qui concerne sa participation à Vatican II. Le président du Département des affaires extérieures du Patriarcat de Moscou, le métropolite Nicodème Rotov de Léningrad et de Smolensk, rencontre Mgr. Willebrands à Paris durant lété 1962, lequel linforme sur léventualité de lenvoi dobservateurs orthodoxes russes à Vatican II. Le 10 octobre 1962, le Saint-Synode de lÉglise de Russie se réunit et décide denvoyer deux observateurs ordinaires en la personne de Vitaly Borovoy et de l archim. Vladimir Kotljarov ainsi que dun membre remplaçant, Nicolai Anfinogenov. Le lendemain, jour de louverture des travaux du Concile, le télégramme informant le Vatican de larrivée des délégués-observateurs.
Pourtant, le même jour, se trouvait publié le Communiqué du patriarcat œcuménique à loccasion du début des travaux du II e concile du Vatican31, qui faisait ressortir limpossibilité denvoyer des observateurs orthodoxes en accord avec les autres Églises Orthodoxes autocéphales32, exprimait ses vœux pour la bonne marche des travaux du Concile et son espoir de voir souvrir de plus larges horizons à lesprit chrétien et à la compréhension de la promotion de lunité de tous les chrétiens. Ainsi, la convocation de Vatican II montra dune part le désir du Saint-Siège de voir traiter tous les problèmes contemporains qui préoccupaient lÉglise catholique, tels quils avaient été formulés dans lEncyclique papale Ad Petri Cathedram33, et ouvrit dautre part une nouvelle voie pour le Vatican dapprocher les autres Églises et Confessions chrétiennes par le biais dune invitation de délégués-observateurs au Concile. Or cette question de lenvoi de délégués orthodoxes à Vatican II mit sur le tapis celle de lunité intérieure des Églises orthodoxes, lesquelles ne purent durant cette période exprimer de manière unique la position de lOrthodoxie sur le sujet des délégués-observateurs.
La première session des travaux du Concile et le rôle des observateurs.
La première session (11 octobre – 8 décembre 1962) dura environ deux mois. On y débattit de presque tous les «schémas» et, à travers les points de vue exposés contradictoirement, diverses questions pratiques et théologiques firent leur apparition. La présence des autres Églises que la catholique romaine présente un intérêt particulier, en raison de la décision du Saint-Siège dinviter en tant quobservateurs des représentants des chrétiens séparés de lÉglise romaine.Car, comme nous lavons dit, leur rôle indiquait que le Vatican abandonnait sa politique uniatiste puisquil cessait désormais de poser en condition préalable à lunité le retour des frères «schismatiques» sous la direction de lÉglise catholique. Cependant, en dépit des bonnes intentions de Jean XXIII, lattitude envers les autres Églises et Confessions adoptée par lÉglise catholique romaine jusquau Concile de Vatican II avait créé une ambiance négative dans leurs relations; cela se manifestait par un manque de confiance envers toute invitation provenant de Rome.
Cette méfiance était davantage perceptible dans les Églises orthodoxes, qui voyaient dans leur participation au concile «œcuménique» du Vatican une reconnaissance indirecte de la primauté du pape. Une approche interprétative rigoureuse des saints canons34 qui régissent les rapports de lOrthodoxie avec les hétérodoxes entravait grandement les agissements et ne facilitait guère la création de relations bilatérales avec lÉglise catholique dans un cadre conciliaire. Et, dans sa convocation du concile, le Saint-Siège ne pouvait ignorer les exigences du Code de 1917, qui donnaient leur interprétation de la position canonique des orthodoxes ainsi que de la composition canonique dun concile œcuménique. Par conséquent, le Réglement de Vatican II sur le rôle des délégués-observateurs devrait: 1) être en accord avec les paragraphes portant sur le sujetdu Code de droit canonique en vigueur (1917); 2) tenir compte des réserves canoniques et des sensibilités des autres Églises ou Confessions chrétiennes; 3) être animé par les nouveaux principes de réconciliation et de dialogue visant à la promotion de lunité des chrétiens.
En effet, il est stipulé dans les dispositions relatives du Code de droit canonique quetoute personne refusant de se soumettre au Souverain Pontife et de rester en communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis est schismatique35. En outre, daprès le chapitre Sur le Concile œcuménique36, sont convoqués en tant que membres uniquement ceux qui ont un vote déterminant (§1-2), à part les théologiens (§3), dont le vote a un simple caractère consultatif.
Ainsi, la position des délégués-observateurs non catholiques romains ne devait évoluer à Vatican II quà lintérieur du cadre canonique susdit, à savoir que: a) on ne pourrait pas les accepter en tant que membres du concile, puisquils nétaient pas en communion ecclésiale avec le Saint-Siège; b) on ne pourrait pas les accepter en tant que membres consultatifs du concile, puisquils étaient considérés comme schismatiques; c) ils ne pourraient pas avoir le droit de parole ou de vote dans le concile, puisquils nen étaient membres en aucune manière.
Quand donc le pape Jean XXIII publie le 5 septembre 1962 le motu proprio Appropinquante Concilio37, par lequel il promulgue le Règlement du concile, il montre que lÉglise catholique avait sérieusement pris les conditions canoniques en compte à propos du rôle des non catholiques romains au concile. Donc, daprès le Règlement : §1 Les délégués des chrétiens séparés du Siège apostolique sont autorisés par le Saint-Siège à assister au Concile comme observateurs. Ils peuvent assisteraux sessions publiques et aux rassemblements générales,sauf dans des cas spéciaux qui seront déterminés par la présidence du Concile; mais pas aux réunions des commissions à moins que lautorité compétente ne lait permis; en outre, ils nont pas le droit de parole ni de vote lors des débats du Concile. §2. Les o bservat eur s peuvent informer leurs communautés de ce qui est fait dans le concile. En revanche, pour les autres faits, ils sont tenus de garder le secret comme les Pères du concile suivant larticle 26. §3. Le Secrétaire pour la Promotion de lunité des chrétiens sentremet sur les raisons qui peuvent survenir entre le Concile et les Observateurs, afin quils puissent suivre les travaux du Concile38.
Par conséquent, la présence des non catholiques romains à Vatican II était clairement limitée, en vertu des critères canoniques du Code de 1917, à la simple assistance aux travaux du concile. Cette pratique satisfaisait également les Églises orthodoxes, qui, conformément aux points susmentionnés, navaient pas à se soucier de paraître reconnaître indirectement la primauté papale ou déventuelles autres innovations du catholicisme romain, vu que le Règlement ne sécartait pas des canons les considérant comme schismatiques.Cela était aussi confirmé par le caractère des invitations que le Vatican adressait aux Églises orthodoxes autocéphales locales. En effet, si le concile souhaitait les considérer canoniquement comme schismatiques, comme lors de Vatican I (1870), il reprendrait dans ses invitations le modèle précédent, de type uniatiste. Toutefois, sans sécarter de la tradition canonique, le Saint-Siège considéra bien les chrétiens non catholiques romains comme schismatiques quand il leur adressa linvitation au concile mais il ne les traitait pas en schismatiques selon les mêmes critères canoniques durant les sessions de travail. Cette nouvelle politique du Saint-Siège inaugura un nouveau mode de dialogue avec les autres Églises ou Confessions chrétiennes, lequel était désormais exempté de la rigide considération du droit canonique sur tous ceux ne se trouvant pas en communion ecclésiale avec le Pontife romain.
La première session du concile souvrit sur une grandiose cérémonie dans la basilique Saint-Pierre le 11 octobre 1962. Le trône du pape avait été placé devant lautel, et, en-dessous, les places des dix cardinaux présidents. Sur la droite et la gauche du sanctuaire, les places des membres du concile, disposées en amphithéâtre, où se tenaient rangés selon leur dignité cardinaux, patriarches et évêques, tandis que les places des diplomates étrangers et des représentants du gouvernement italien se trouvaient au bout.Cest sur le côté gauche, près du bureau du Président, et en face des cardinaux quon avait mis à une place dhonneur les observateurs délégués non catholiques. Le pape proclama louverture du Concile dans son allocution Gaudet Mater Ecclesia39 dans laquelle il analysait les raisons qui avaient conduit à sa convocation et indiquait de quel esprit seraient animés ses travaux. Il est à noter que dans son discours, le pape ne fit absolument aucune allusion aux délégués observateurs présents.Il y souligna cependant que cétait un devoir de lÉglise romaine de travailler dur afin quesaccomplisse le grand mystère de lunité pour lequel le Christ pria Dieu le Père avec ferveur à la veille de son sacrifice sur la Croix40.
La réception officielle des délégués eut lieu dans laprès-midi du 13 octobre 1962. Le cardinal Bea conduisit lensemble des observateurs, avec en premier les envoyés du patriarcat de Moscou, devant le pape qui était assis dans un fauteuil et non sur le trône habituel. Dans son allocution, sexprimant à la première personne et évoquant ses expériences personnelles en tant que cardinal Roncalli, le pontife âgé exposa son désir de travailler et de souffrir pour quapproche lheure où se réalisera, pour tous, la prière de Jésus à la dernière Cène41. Le 15 octobre, les observateurs rencontrèrent le cardinal Bea à Rome à lhôtel Colombus, où ils échangèrent des Messages amicaux. Dans son allocution42, le cardinal Bea évoqua la grâce du Baptême, qui a créé des liens indissolubles entre les diverses Confessions chrétienneset plus forts que leurs différences. Cette œuvre de la grâce se confirmait par le fait de la présence des observateurs au concile. Il nomit cependant pas de remarquer que cette œuvre était inachevée car un bon nombre de vénérables Églises orthodoxes orientales nétaient pas représentées au concile. Enfin il se mit, lui et son Secrétariat, au service des observateurs pour que tous soient à laise pour suivre les travaux du concile et surtout pour aider, par leur présence dans les sessions qui les concerneraient, de leur critique, de leurs propositions et de leurs désirs. Cest le professeur Edmund Schlink du Département luthérien de luniversité dHeidelberg qui répondit43 dans le même cadre au discours du cardinal Bea de la part des observateurs.
Cependant, se trouvant confronté à des obstacles variés, le concile constata durant cette période le besoin de surseoir à ses travaux, dune part pour résoudre certaines questions pratiques qui se présentèrent sur la composition des Commissions conciliaires et dautre part pour réexaminer les «schemata» qui avaient été soumis au concile et qui devaient être examinés de nouveau par les Commissions conciliaires concernées. Cest ainsi que le pape Jean XXIII proclama le 8 décembre 196244 la fin de la première session du Concileafin que lesdites questions soient agencées de sorte à être examinées dans la seconde session qui fut prévue pour le mois de septembre 1963. Le décès du pape chargé dans le 3 juin 1963 activa le canon 229 du Code, selon lequel,sil arrive que le Pontife romain décède durant les travaux dun Concile œcuménique, le Concile est reporté jusquà lélection dun nouveau pontife, qui décidera de sa poursuite45. Le conclave se réunit le 19 juin 1963 et deux jours plus tard, le cardinalAlfredo Ottaviani annonça en latin lélection au trône papal de larchevêque de Milan Giovanni-Batista cardinal Montini qui prit le nom de Paul VI et décida46 que les travaux du concile reprendraient le 29 septembre 1963.
Juste apès son élection, le nouveau pape procéda à un geste admirable envers les primats des Eglises orthodoxes autocéphales en leur envoyant, par lintermédiaire du cardinal Bea, une lettre leur annonçant lélection du nouveau pape et où était exprimée son souhait que lEsprit Saint daigne inspirer les cœurs et guider les efforts des tous ceux qui travaillent à lédification du peuple saint de Dieu, vers la réalisation de la prière de notre unique Seigneur « ut unum sint »47. Cette action ne rappelle pas la pratique consistant à envoyer des Lettres synodiquespour communiquer lélection dun pape ou dun patriarche durant la période de lÉglise indivise au premier millénaire, parce quil lui manque tous les éléments qui composaient ces Lettres synodales, soit a) Confession de foi; b) acceptation des conciles œcuméniques; c) rejet de toutes les hérésies.Par conséquent, Paul VI ne reprit pas48 lancienne habitude de lÉglise dannoncer lélection dun Pontife romain aux Trônes patriarcaux dOrient, car les éléments dune telle lettre avaient une forme précise aussi bien en Occident49 quen Orient. Lacte du pape Paul VI était tout simplement un geste de charité qui indiquait les dispositions du nouveau pape de marcher sur les traces de son regretté prédécesseur, mais en élargissant les lignes tracées par Jean XXIII. Cest également dans ce sens que cette annonce de lélection du nouveau pape fut reçue du côté des orthodoxes. En effet, daprès la Lettre du métropolite Maximos de Sardes au pape Paul VI50, lélection de larchevêque de Milan fut considérée comme un effet des nouvelles tendances de lÉglise catholique à promouvoirle dialogue chrétien comme condition indispensable à lactualisation du message évangélique à lépoque moderne.
Dailleurs, le pape Paul VI avait lui-même exprimé limportance du dialogue dans son discours dintronisation51 du 30 juin 1963. Il y faisait même une mention particulière de ces chrétiens quisans appartenir à lÉglise catholique, sont unis à Nous par le lien puissant de foi et damour au Seigneur Jésus et marqués du sceau de lunique baptême – unus Dominus, una fides, unum baptisma ( Eph. 4, 5) – Nous Nous adressons avec un respect doublé dun immense désir : celui-là même qui anime depuis longtemps beaucoup dentre eux : hâter le jour béni qui verra, après des siècles de funestes séparations, se réaliser parfaitement linstante prière du Christ à la veille de sa mort: ut sint unum ! (Jn. 17, 11). Quils soient un ! 52. Le contenu des discours ci-dessus du pape Paul VI rappelle lhomélie du cardinal Bea aux observateurs-délégués sur les liens indissolubles de la grâce du baptême, qui sont plus forts que les différences que les chrétiens ont entre eux. On pouvait donc voir demblée clairement que le nouveau pontife ne négligerait pas la promotion des relations bilatérales entre lÉglise catholique romaine et lÉglise orthodoxe.
En conséquence, vu que la seconde session du Concile du Vatican sannonçait, il fallait sattendre au renouvellement de linvitation des observateurs-délégués orthodoxes. En effet, laLettre du cardinal Bea au patriarche Athénagoras53 de juillet 1963 transmettait linvitation du pape Paul VI à envoyer au concile deux clercs ou théologiens ayant la confiance du patriarche. Le cardinal Bea ne manqua pas dinformer le patriarche que les observateurs-délégués de la première session du concile nétaient pas de simples spectateurs. Suivant cette lettre, les envoyés des Églises ou Confessions séparées de lÉglise catholique participaient à des réunions avec les membres du Secrétariat pour la promotion de lunité des chrétiens afin déchanger des points de vue sur les sujets débattus au Concile et avaient en outre la possibilité de rencontrer les membres du Concile dans des rassemblements spéciaux qui étaient fréquemment organisés à la demande des pères conciliaires. Pour le cardinal Bea, ces discussions inauguraient un dialogue fraternel authentique entre les différentes Églises ou Confessions chrétiennes.
Le 22 août 1963, le patriarche Athénagoras envoya uneLettre au cardinal Bea54 au sujet de lenvoi dobservateurs-délégués à Vatican II lui annonçant que la réponse serait donnée prochainement après létude de la question par la Commission des questions panchrétiennes. Malheureusement, lexpérience de la première session avait montré au patriarche Athénagoras combien il était impératif de parvenir à lunité interne de lOrthodoxie avant de passer à la question de la promotion des relations bilatérales avec lÉglise catholique. Le simple accord des Églises orthodoxes autocéphales de 1962 sétait révélé insuffisant pour exprimer de façon souhaitable la volonté de lOrthodoxie, qui semblait ne pas pouvoir faire face de façon responsable aus défis du monde moderne. Cest pourquoi le patriarche Athénagoras prit linitiative de convoquer une nouvelle Conférence panorthodoxe à Rhodes afin que soit donnée, de façon claire et faisant sengager toutes les Églises orthodoxes autocéphales locales, une réponse responsable et commune de la part de lÉglise orthodoxe à la requête du Saint-Siège denvoyer des observateurs-délégués à la deuxième session des travaux de Vatican II.
La IIe Conférence panorthodoxe de Rhodes (1963) et lÉglise de Grèce.
Le 24 août 1963, les convocations à la IIe Conférence panorthodoxe de Rhodes furent envoyées par télégramme à toutes les Églises orthodoxes autocéphales. Suivant ce télégramme, lobjet de la Conférence était «la présentation du besoin détudier au niveau panorthodoxe la question de lenvoi dobservateurs à la deuxième session du Concile du Vatican à la suite dune nouvelle invitation du pape»55. Le patriarche Athénagoras demandait deux délégués de la part de chaque Église orthodoxe autocéphale, lesquels se réuniraient à Rhodes durant la première quinzaine de septembre pour décider de la réponse que donnerait lOrthodoxie à la nouvelle invitation de lÉglise catholique romaine. À la fin, toutes les Églises orthodoxes autocéphales répondirent à lappel du patriarche à lexception de celle de Grèce.
La IIe Conférence panorthodoxe de Rhodes56 se réunit finalement entre les 26 et 29 septembre 1963 et débattit de lenvoi dobservateurs à la deuxième session des travaux du Concile du Vatican et de la proposition du Patriarche œcuménique dentamer un dialogue entre Église orthodoxe et Église catholique romaine. Sur le premier point, les Églises de Constantinople, dAlexandrie, dAntioche, de Jérusalem, de Serbie, et de Chypre sexprimèrent en général contre lenvoi dobservateurs orthodoxes. Les Églises de Russie, de Bulgarie et de Tchécoslovaquie proposèrent de laisser libres les Églises autocéphales locales de décider si elles enverraient ou non des observateurs à Vatican II. Cette initiative eut également le soutien de lÉglise de Russie, qui considérait que la présence dobservateurs orthodoxes influencerait positivement le dialogue entre les Églises. Pour finir, la Conférence adopta cette proposition à lunanimité lors de sa quatrième session. Au sujet de la proposition du Patriarche œcuménique dentamer un dialogue entre Église orthodoxe et Église catholique romaine, toutes les délégations qui participaient à la Conférence de Rhodes exprimèrent des avis positifs, à la condition que quand le dialogue commencerait, il se ferait «sur un pied dégalité». Alissue dune décision unanime, le Patriarcat œcuménique se chargerait de coordonner le dialogue et dinformer en temps utile les Églises orthodoxes autocéphales locales.
Les Actes de la Conférence furent également envoyés à lÉglise de Grèce à des fins dannonce et dapplication des décisions prises à Rhodes, et non point dapprobation, car il est clair que lÉglise orthodoxe sétait déjà exprimée à un niveau panorthodoxe et que sa décision engageait toutes les Églises orthodoxes. Labstention de lÉglise de Grèce ne pouvait dailleurs influer sur lopinion de la Conférence ni restreindre la validité de sa décision. Cette fois, contrairement à ce qui sétait passé pour la première session, les représentants des Églises orthodoxes autocéphales locales se rendirent à Rhodes sur linvitation canonique du patriarche œcuménique pour délibérer et prendre des décisions dans le cadre dun mode de rencontre relativement nouveau mais efficace qui constituait un moyen dexpression unifiée de la volonté des Églises orthodoxes locales. Il est donc évident que le refus dune Église locale de participer à un tel mode canonique de recherche et dexpression de la volonté de lOrthodoxie était contraire à lesprit de la tradition canonique de lOrient, laquelle pose comme condition préalable à la formulation de lopinion de l Orthodoxielunanimité de tous les Patriarches57. Or, dans les temps modernes, ce consensus se manifeste à travers la représentation de toutes les Églises orthodoxes autocéphales locales, qui aboutit à montrer sa compréhension du traitement responsable de toutes les sortes de problèmes que pose la réalité actuelle.
Dans les séances58 de la Hiérarchie de lÉglise de Grèce des 14 et 15 octobre 1963, on débattit des événements et des décisions de la II e Conférence panorthodoxe de Rhodes et différents avis furent formulés, de conservateurs à modérés. Nombre de Prélats firent un commentaire négatif de labsence de lÉglise de Grèce à la Conférence et de la hâte avec laquelle avait été prise la décision de ne pas y participer. Ils semblaient apparemment comprendre que cette décision avait eu pour effet lisolement de lÉglise de Grèce. Lors de la dernière séance, le Commissaire royal au Saint-Synode et professeur de droit canonique Amilkas Alivizatos blâma la décision prise alors par la Hiérarchie, laquelle ne se justifie par aucune raison parce que, même sil se trouve que nous sommes opposés à la proposition de débattre et de dialoguer avec les Catholiques, nous devons développer nos arguments sy opposant et la réfutant, et justifier notre position, à moins que nous craignions de formuler notre refus [ ] Et pourtant, nous avons refusé de participer et avons renié cette délibération de lOrthodoxie tout entière, en condamnant lavis sans lavoir entendu, et nous avons ainsi été critiqués pour cette position inouïe, et nous avons été critiqués chez nous et à létranger59. Finalement, sur décret60 de sa Hiérarchie, lÉglise de Grèce accepta la décision de la II e Conférence panorthodoxe de Rhodes dentamer le dialogue avec lÉglise Catholique à trois conditions: a) le dialogue commencerait après la clôture de Vatican II; b) lexpression sur un pied dégalité, suspecte pour de nombreux Prélats, serait précisée; c) la forme, lextension et la thématologie du dialogue seraient définis. Au sujet de lenvoi dobservateurs à Vatican II, dans la mesure où la Conférence panorthodoxe avait laissé le choix à chaque Église autocéphale de décider si elle en enverrait ou non, lÉglise de Grèce se prononça contre cet envoi.
4. La deuxième session du Concile et les nouvelles perspectives.
La deuxième session du Concile du Vatican souvrit comme prévu le 29 septembre 1963. Dans son discours61, le pape Paul VI définit les points principaux que traiterait cette session du concile: a) connaissance ou conscience de l’Église, b) son renouveau, c) restauration de l’unité des chrétiens,d) dialogue de l’Église avec le monde contemporain62. Et ces quatre points élargissaient considérablement les limites quavait établies le pape Jean XXIII et ils apportaient à lÉglise catholique une nouvelle vitalité qui lui était insufflée par le pape Paul VI. Cest létude de ces quatre points qui fournit les textes les plus importants du Concile, en suivant les lignes définies par le Pontife romain.
Son premier point, à savoir si une approche interprétative de la notion dÉglise est réalisable, tient daprès Paul VI dans son caractère mystique, qui nest autre qu uneréalité imprégnée de présence divine et qui peut toujours être l’objet de nouvelles et plus profondes interprétations. En effet, pour le Pontife romain, le soin principal du Concile dans cette phase de ses travaux doit être lÉglise et ce qui concerne sa nature. Lobjectif quil donnait à remplir aux membres conciliaires était dapporter, dans les limites permises au langage humain, une définition qui puisse mieux instruire lÉglise catholique sur la constitution réelle et fondamentale de l’Église du Christ. À travers une telle définition, les multiples aspects de sa mission salvifique pourraient mieux se révéler.Pour le pape Paul VI, l’enseignement théologique est donc susceptible de magnifiques développements63, dont lÉglise catholique pourra tirer la conscience delle-même.
Le renouveau de lÉglise est pour le Pontife romain le deuxième soin du Concile et exige du catholicisme romain quil se regarde devant un miroir où devra se refléter la figure du Christ. Si ce regard révèle quelque ombre, quelque déficience sur le visage de l’Église ou sur sa robe nuptiale, la réponse est alors claire:elle devra se réformer, se corriger, s’efforcer de recouvrir la conformité avec son divin Modèle64.Ce renouvellement ne signifie certes pas que lÉglise catholique fait fausse route. Au contraire, cette introspection lui infusera la force de corriger les imperfections qui sont dues à la faiblesse humaine. Une réforme ne consiste donc pas dans un bouleversement de la vie de l’Église, ni dans une rupture avec sa tradition maisest la façon même dont la tradition choisit de la débarrasser de tout ce qui est sans importance et défectueux dans la vie de lÉglise, de façon à lui faire trouver son authenticité et sa fécondité à travers la foi et la charité. Le pape Paul VI considéra que cétait un devoir du Concile de chercher à constituer lEcclesia caritatis65, de sorte que, par la charité, l’Église catholique se renouvelle profondément elle-même et renouvelle ainsi le monde autour d’elle. L’éducation de la charité est importante pour le pape Paul VI car elle est la reine et la racine de toutes les autres vertus chrétiennes : l’humilité, la pauvreté, la piété, l’esprit de sacrifice, le courage de la vérité, l’amour de la justice et de tout ce qui fait la force d’action de l’homme nouveau66.
Le troisième sujet que le Concile est appelé à traiter dans cette session constitue pour le pape Paul VI son drame spirituel et concerne les «autres chrétiens», c’est-à-dire ceux-là qui croient en Jésus-Christ mais que lÉglise catholique na pas le bonheur de compter comme associés avec elle dans la parfaite unité du Christ que l’Église catholique seule peut offrir. Pour le Pontife romain, il n’y a qu’une seule Église du Christ. Elle doit donc être unique67, et cette unité ne peut être atteinte que dans l’unité de la foi, la participation aux mêmes sacrements et l’harmonie organique d’une direction ecclésiastique unique, qui se trouve sauvegardée en dépit d’une large diversité didiomes linguistiques, de formes rituelles, de traditions historiques, de prérogatives locales, de courants spirituels et d’institutions canoniques.
Le Concile se trouve donc placé face au défi émanant des désirs réciproques de dialogue et dunité de lÉglise catholique et dune multitude de traditions chrétiennes différentes. Cest cette tâche, avec les immenses difficultés quelle présente, qui pour le pape Paul VI apparaît aujourdhui en espoir resplendissant, pour éventuellement devenir demain une réalité68.
Arrivé à ce point, le Pontife romain sadresse aux observateurs des communautés chrétiennes séparées de l’Église catholique: Nous les saluons de tout cœur. Nous les remercions d’être venus. A travers leur présence, nous envoyons notre message paternel et fraternel aux vénérables communautés chrétiennes qu’ils représentent ici. Notre voix tremble et notre cœur est ému, car le fait de les trouver si proches aujourd’hui nous apporte autant d’indicible réconfort et de très douce espérance que leur séparation qui dure encore nous cause de profonde souffrance. Si, dans les causes de cette séparation, une faute pouvait nous être imputée, nous en demandons humblement pardon à Dieu et nous sollicitons aussi l’indulgence des Frères qui se sentiraient offensés par nous. Et nous sommes prêts, en ce qui nous concerne, à pardonner les offenses dont l’Église catholique a été l’objet et à oublier les douleurs qu’elle a éprouvées dans la longue série des dissensions et des séparations69. Il est remarquable que, à la différence de son prédécesseur, le pape Paul VI ait inséré son adresse aux observateurs dans son discours douverture de la deuxième session du Concile du Vatican.
Le dernier soin du Concile, suivant le Pontife romain, devra être de jeter un pont vers le monde contemporain. Le spectacle que donne la vie des hommes de nos jours suscite plus dhorreur que dencouragement, attendu que les droits fondamentaux de l’homme sont étouffés en vertu de principes et de méthodes d’intolérance politique, raciale ou antireligieuse70. Tous les facteurs du drame de lhomme de ce monde, lÉglise les voit avec une profonde compréhension et un empressement sincère non certes pour le blâmer mais pour le servir et lui donner de la valeur, pour lécouter et le sauver sans le condamner. Ce Concile est donc une fenêtre ouverte sur le monde, par laquelle elle regarde avec un intérêt particuliertoutes les catégories des hommes qui souffrent. En conséquence, pour le pape Paul VI, lœuvre du concile ne saurait se borner exclusivement au monde chrétien mais elle devra regarder au-delà de lhorizon de la chrétienté vers chaque religion reliant la foi au concept dun Dieu Unique.
Aux points mentionnés ci-dessus, il est clair que la personnalité inspirée du pape Paul VI a élargi le cadre, les objectifs et les perspectives du Concile en demandant dapprofondir lenseignement de lÉglise catholique. Bien sûr, les analyses faites par le Concile ne devraient pas avoir de formulation doctrinale et formaliste mais répondre pleinement aux défis de la réalité contemporaine. Vatican II naurait jamais pu ignorer le monde non catholique, puisquil reconnaissait désormais dans tous ces éléments hétéroclitesdes sources de vérité quil était appelé à rechercher pour les interpréter pour quil soit conduit à travers cette approche de la meilleure manière possible à la vérité de lÉglise catholique et au renouvellement du catholicisme romain.
Il est donc clair que cette œuvre du Concile ne pouvait pas sachever en une session, ce que savait71 bien le Pontife romain lui-même. Le 4 décembre 1963, le pape Paul VI proclama la clôture de la deuxième session du Concile, approuvant deux textes, la Constitution Sacrosanctum Concilium sur la liturgie72 et le Décret Inter Mirifica sur les moyens de communication sociale73 et annonçant dans son Discours74 son intention de se rendre aux Lieux saints. Certes, durant cette session de Vatican II, tous les «schémas» furent débattus et révisés et il fut prévu que leur examen se poursuivrait lors de la session suivante du Concile.
5.La troisième session du Concile.
Le 3 juillet 1964, le cardinal Bea envoya lhabituelle Lettre au patriarche Athénagoras75, dans laquelle il renouvelait au nom du pape Paul VI linvitation à envoyer des observateurs à la troisième session de Vatican II. Le 8 septembre, un télégramme au cardinal Bea76 annonça la décision du Saint-Synode du Patriarcat œcuménique denvoyer trois observateurs à la troisième session du Concile. Cette nouvelle décision de lÉglise de Constantinople est apparemment le fruit de la rencontre du pape Paul VI et du patriarche Athénagoras à Jérusalem (6 janvier 1964). Les télégrammes du 10 septembre77 et du 24 octobre 196478 communiquèrent les noms des trois observateurs du Patriarcat œcuménique, à savoir: a) larchimandrite Panteleimon Rodopoulos, directeur de lEcole théologique du Patriarcat à Boston ; b) le presbytre Ioannis Romanidis, professeur à la même Ecole; c) larchimandrite Maximos Agiorgousis.
La troisième session du Concile dura du 14 septembre au 21 novembre 1964. Il sagit de létape la plus importante de Vatican II, où furent promulgués deux textes importants qui créèrent les conditions dun développement ultérieur des relations entre Église catholique romaine et Église orthodoxe. Ces textes constituent le sceau du Concile sur les sujets de la définition du concept dÉglise et des relations interchrétiennes et sont le résultat des évolutions théologiques de la période intermédiaire entre Vatican I et Vatican II. Les conditions doctrinales préalables de ces textes ont pour fondement lEncyclique Mystici Corporis Christi79 du pape Pie XII (1939-1958). Il sagit dun traité théologique sur lÉglise décrivant le rapport mystique des fidèles à Dieu à travers le triptyque Foi, Espoir, Charité, qui élargit les limites de lÉglise visible par levicaire du Christde façon à abolir toute notion de séparation entre membres actifs et inactifs à son intérieur. On supprime ainsi tout soupçon de pouvoir du clergé sur le peuple, puisque tous les membres sont unis dans le Christ au sein de lÉglise, qui est vivifiée par la grâce du Saint-Esprit et dirige tous les fidèles dans leur tâchedaccomplissement du corps du Christ.
La Constitution dogmatique sur lÉglise (Lumen Gentium ).
Le texte le plus important de Vatican II est sans conteste laConstitution dogmatique sur lÉglise80, que le Concile lègue au monde contemporain. Dans son Discours81 douverture du 14 septembre 1964, le pape Paul VI souligna limportance de la tentative du Concile de définir le concept de lÉglise, qui est due à lappel de lhistoire. Pour la première fois dans le cours bimillénaire du Christianisme, un concile entreprenait de développer la nature multiple de lÉglise en unHoros dogmatique. Il est évident quune telle tâche se heurterait à des difficultés, ce qui avait été prouvé par les faits dans les deux sessions précédentes de Vatican II, au cours desquelles on avait débattu sur un texte «Sur lÉglise» qui était revenu devant la Commission conciliaire compétente pour être réexaminé. Le texte final de la Constitution était constitué des huit chapitres suivants: 1. Le mystère de l’Église; 2. Le peuple de Dieu; 3. La constitution hiérarchique de l’Église et en particulier l’épiscopat; 4. Les laïcs; 5. La vocation universelle à la sainteté dans l’Église; 6. Les religieux; 7. Le caractère eschatologique de l’Église en marche et son union avec l’Église du ciel; 8. La bienheureuse Vierge Marie, mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l’Église. Manifestement, la strucrure de la Constitution dogmatique comprend tous les différents volets du phénomène de lÉglise afin que le texte devienne ainsi la base théologique dun développement ultérieur de lenseignement catholique.
Lecclésiologie de la Constitution est effectivement laboutissement dune longue marche théologique évolutive qui sest libérée des conceptions juridiques du passé et se fonde désormais sur la Christologie. Cette interprétation christocentrique de lÉglise paraît dès les premières lignes de la Constitution, qui reprend en assez grande partie l EncycliqueMystici Corporis du pape Pie XII. Le huitième paragraphe du premier chapitre de la Constitution est clair: Cest là lunique Église du Christ, dont nous professons dans le symbole lunité, la sainteté, la catholicité et lapostolicité, cette Église que notre Sauveur, après sa résurrection, remit à Pierre pour quil en soit le pasteur ( Jn 21, 17), quil lui confia, à lui et aux autres Apôtres, pour la répandre et la diriger (cf. Mt 28, 18, etc.) et dont il a fait pour toujours la «colonne et le fondement de la vérité» (1 Tm 3, 15). Cette Église comme société constituée et organisée en ce monde, cest dans lÉglise catholique quelle subsiste, gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques qui sont en communion avec lui, bien que des éléments nombreux de sanctification et de vérité se trouvent hors de sa sphère, éléments qui, appartenant proprement par le don de Dieu à lÉglise du Christ, portent par eux-mêmes à lunité catholique82.
Cet extrait est devenu lobjet de nombreuses interprétations et confrontations dès lépoque de Vatican II et est considéré comme le point le plus équivoque de la Constitution en raison de lexpression «subsistit in» de son original latin. On ne peut en revanche pas contester quun texte reconnaissant des éléments de sainteté et de vérité en dehors de lÉglise catholique placée sous lautorité du Pontife romain élargit le concept dÉglise du Christ, laquelle ne se borne dorénavant plus à tous ceux qui se trouvent en communion avec le Successeur de Pierre. Ce qui entraîne à son tour dune part la relativisation des limites de lÉglise et dautre part le fait que la base dinterprétation se déplace de la perspective juridique vers une optique charismatique. Cest ainsi que le Concile proclame que le souffle de lEsprit-Saint ne se limite pas seulement à lÉglise catholique romaine, ce qui fournit la base sur laquelle construire la rencontre «sur un pied dégalité» du catholicisme et des diverses confessions chrétiennes.
b) Le Décret sur lœcuménisme.
Le second texte, peut-être plus significatif pour les relations interchrétiennes, est le Décret sur lœcuménisme83. Lhistoire du texte nest pas aussi complexe que celle de la Constitution sur lÉglise. Mais la question quelle posait au IIe Concile du Vatican constituait un défi dimportance pour les Pères conciliaires, non seulement pour ce qui était de la définition de la conception catholique romaine des diverses Églises et Confessions chrétiennes mais aussi à légard des formulations et expressions utilisées, qui devraient être placées de façon à ne pas provoquer la sensibilité des autres communautés ecclésiastiques. Certes, les conditions doctrinales préalables existantes de cette session et lecclésiologie de Lumen gentium, donnaient des bases solides à la forme finale du texte. Ce Décret est composé d unpréambule et de trois chapitres: 1) Principes catholiques de lœcuménisme; 2) la pratique de lœcuménisme; 3) Églises et communautés ecclésiales séparées du Siège romain: a)Considérations particulières relatives aux Églises orientales; b) Les Églises et communautés ecclésiales séparées en Occident.
Les divisions du texte couvrent théoriquement les positions fondamentales de lÉglise catholique sur la question du Mouvement œcuménique, qui est un mouvement allant vers lunité de tous les chrétiens. Cette unité est un commandement du fondateur de lÉglise lui-même, qui, à la veille de sa Passion, pria Dieu le Père que tous soient un84. Dans cet esprit, cet ordre du Rédempteur appelle à travers les temps toutes les communautés ecclésiales locales à opérer une approche réciproque en vertu de la charité chrétienne.
Or les querelles ecclésiastiques apparaissant au cours de lhistoire de lÉglise ont fini par ébranler lunité du Corps du Christ en raison de désaccords sur le plan théologique ou aussi sur le plan ecclésiastique. Le temps contribua à léclatement de lÉglise catholique, ce qui daprès le Décret arrivaparfois par la faute des personnes de lune ou de lautre partie85. La tâche du Mouvement œcuménique est de promouvoir lunité interrompue. Suivant le texte, cela peut se faire de deux manières pour lÉglise catholique: a) en évitant les expressions, les jugements et les actes qui offusquent leurs frères séparés; b) par le dialogue bilatéral, où chaque partie se fait une opinion plus nette et apprécie de façon plus objective lenseignement et la vie religieuse des deux communautés. Les deux moyens ont pour but de promouvoir la fraternité et la collaboration entre les Églises afin de surmonter les obstacles qui détournent de la pleine communion ecclésiale, qui constitue la vraie forme de lÉglise dans le monde.
Le Décret établit une distinction claire entre les Églises et les Communautés ecclésiastiques. Il considère comme Églises celles de la tradition orientale et comme Communautés toutes celles qui proviennent des événements quon qualifie sous le terme de Réforme. Pour ce qui est des Églises orientales, le Concile a sérieusement tenu compte de la tradition de lOrient telle quelle sest exprimée dans la diversité de ses types liturgiques, dans sa spiritualité et dans ses canons sacrés. Selon le Décret, ces Églises, bien que séparées, ont de vrais sacrements principalement, en vertu de la succession apostolique : le sacerdoce et lEucharistie , qui les unissent intimement à nous86. Sur ce point, on remarque un net désengagement de lÉglise catholique de lesprit des dispositions nomocanoniques du Code de 1917. En effet le Droit canonique du catholicisme romain excluait toute notion de présence de la grâce dans les communautés hérétiques ou schismatiques, limitant les sources de salut réellement reconnues à la seule Église catholique placée sous lautorité du Pontife romain. Les apostats, les hérétiques et les schismatiques ne pouvaient ni participer de la Grâce ni recevoir de ses présents, que seule lÉglise a le pouvoir et le droit dadministrer et de dispenser à ses fidèles.
Ainsi, les canons 731 §2, 765 §2, 795 §2 et 985 §1 du Code de 1917 alors en vigueur présentent très clairement lattitude de lÉglise catholique à légard des hétérodoxes. Par exemple, le canon 731 §287 interdit de conférer des sacrements à des hérétiques ou des schismatiques même sils sont de bonne foi et les désirent, à moins quils rejettent leurs erreurs et rejoignent lÉglise. Les canons 765 §288 et 795 §289 empêchent toute personne hérétique ou schismatique de se présenter en tant que parrain dun enfant pour le sacrement du baptême. Le canon 985 §190 soppose ex delicto à toute forme dordination pour les apostats, les hérétiques et les schismatiques. Certes, avec le texte du Décret, les canons susdits ne furent pas retirés mais amendés de façon à devenir plus indulgents en particulier pour les Chrétiens orientaux qui ne sont pas en communion avec Rome. Vu «lactualisation» annoncée du Code droit canonique (1917) par le pape Jean XXIII, Vatican II contribua par son Décret sur l œcu ménisme à létablissement de relations bilatérales avec les Églises orthodoxes en vertu des principes de réconciliation et de dialogue mais aussi par la révision des dispositions canoniques rigoureuses, qui serait incluse dans la nouvelle codification du Droit canonique en 1983.
1 voir «Litterae Apostolicae Aeterni Patris, 29 iunii 1868», Acta et Decreta Sacrosancti et Oecumenici Concilii Vaticani d. 8 dec 1869 A. SS. D. N. Pio IX inchoati cum permissione superiorum, Friburgi Brisgoviae, Sumptibus Herder MDCCCLXXI, Argentoranti: Agentia Herder, typis Herderianis Friburgi Brisgoviae, p. 48-53.
2 voir «Litterae Apostolicae Postquam Dei munere», Acta et Decreta Sacrosancti et Oecumenici Concilii Vaticani d. 8 dec 1869 A. SS. D. N. Pio IX inchoati cum permissione superiorum, Friburgi Brisgoviae, Sumptibus Herder MDCCCLXXI, Argentoranti: Agentia Herder, typis Herderianis Friburgi Brisgoviae, p. 190-191.
3 voir «Constitutio dogmatica prima de Ecclesia Christi», Acta et Decreta Sacrosancti et Oecumenici Concilii Vaticani d. 8 dec 1869 A. SS. D. N. Pio IX inchoati cum permissione superiorum, Friburgi Brisgoviae, Sumptibus Herder MDCCCLXXI, Argentoranti: Agentia Herder, typis Herderianis Friburgi Brisgoviae, p. 180-191.
4 voir MOISSET Jean-Pierre, Histoire du Catholicisme, trad. ROUSSOS Michalis, VALASIADIS Emilios, ROUSSOS Markos, KOSTAS Yannis, superv. KONTIDISTheodoros, AGORASKonstantinos, POLISpublications, Athènes 2011 (en grec), p. 322-406.
5 voir les Encycliques du pape Pie IX «In Superna Petri Apostoli Sede» (1848), Pii IX P Μ Acta I.i, Bonarum Atrium, p. 78-91 et «Arcano Divinae Providentiae» (1868), Acta et Decreta Sacrosancti et Oecumenici Concilii Vaticani, Herder, p. 54-55, aussi lEncyclique du pape Léon XIII «Praeclara gratulationis» (1894), Lettres Apostoliques de S.S. Léon XIII, encycliques, brefs, etc. texte latin avec traduction française en regard précédées dune notice biographique servies dune table alphabétique, vol. IV, Paris, p. 82-107.
6 voir, «Solemn. Alloc. PP Iohannis XXIII In coenobio monachorum Benedictorum ad S. Pauli extra moenia, d. XXV ianuarii anno MCMLIX », AAS, vol.LI, p. 65-69.
7 Per voi, Venerabili Fratelli e Diletti Figli Nostri, non occorrono illustrazioni copiose circa la significazione storica e giuridica di queste due proposte. Esse condurranno felicemente all’auspicato e atteso aggiornamento del Codice di Diritto Canonico, che dovrebbe accompagnare e coronare questi due saggi di pratica applicazione dei provvedimenti di ecclesiastica disciplina, che lo Spirito del Signore Ci verrà suggerendo lungo la via. La prossima promulgazione del Codice di Diritto Orientale ci dà il preannunzio di questi avvenimenti., «Solemn. Alloc. PP Iohannis XXIII In coenobio monachorum Benedictorum ad S. Pauli extra moenia, d. XXV ianuarii anno MCMLIX », AAS, vol.LI, p. 68-69.
8 Venerabili Fratelli e Diletti Figli Nostri! Pronunciamo innanzi a voi, certo tremando un poco di commozione, ma insieme con umile risolutezza di proposito, il nome e la proposta della duplice celebrazione: di un Sinodo Diocesano per l’Urbe, e di un Concilio ecumenico per la Chiesa universale., «Solemn. Alloc. PP Iohannis XXIII In coenobio monachorum Benedictorum ad S. Pauli extra moenia, d. XXV ianuarii anno MCMLIX », AAS, vol.LI, p. 68.
9 «Litt. Enc. Ad Petri Cathedram d. 29 iun. 1959 », AAS, vol.LI, p. 497-531.
10 Quae quidem suavissima spes iam Nos duxit vehementerque excitavit ad propositum illud publice enuntiandum, Oecumenicum videlicet cogendi Concilium, ad quod sacrorum Antistites, de gravibus religionis rebus tractaturi, ex universo terrarum orbe convenient, ea praesertim de causa ut ad Catholicae Fidei incrementum et ad rectam christiani populi morum renovationem deveniatur, utque ecclesiastica disciplina ad nostrorum temporum necessitates rationesque aptius accommodetur.,«Litt. Enc. Ad Petri Cathedram d. 29 iun. 1959 », AAS, vol.LI, p. 511.
11 «Litt. Ap. Superno Dei nutu, d. 5 iun. 1960 », AAS, vol. LII, p. 433-437.
12 «Litt. Ap. Superno Dei nutu, d. 5 iun. 1960 », AAS, vol. LII, p. 435-436.
13 «Litt. Ap. Superno Dei nutu, d. 5 iun. 1960 », AAS, vol. LII, p. 436.
14 voir ci-dessus note 28.
15 voir. JEAN XXIII, Journal de l âmeécrits spirituels, trad. sous la direction de Dom Philippe ROUILLARD par Jeanne LONCHAMPT, Sr GIOVANNA DE LISA o.p., Jeanne FAURE-COUSIN, Les éditions du Cerf, Paris 1964, p. 338-409 et MAHIEU Frère Patrice o.s.b., « Paul VI et les Orthodoxes »,Orthodoxie, Les éditions du Cerf, Paris 2012, p. 35-36, note 4.
16 « Lettre à Mlle Adelaida Coari, 9 mai 1927 », P. HEBBLETHWAITE, Jean XXIII. Le pape du Concile, p. 142-143 et MAHIEU Frère Patrice o.s.b., « Paul VI et les Orthodoxes », Orthodoxie, Les éditions du Cerf, Paris 2012, p. 37.
17 voir «Gr é goireVIpatriarchedeConstantinoplerejetde linvitation du papeau Concile du Vatican (1868)», KARMIRIS J., Les monuments dogmatiques et symboliques de lÉglise orthodoxe catholique, vol. ΙΙ, Akademische Druck-u. Verlagsanstalt, Graz- Austria 1968 2 (en grec), p. 1007-1010, «Réponse du Concile de Constantinople de 1895 au pape Léon XIII », ibid., p. 1018-1032, et «Réponse du congrès orthodoxe en Moscou contre la papauté (1948)», ibid., p. 1046-1048.
18 «Const. Apost. Humanae salutis, d. 25 dec. 1961 », AAS, vol. LIV, p. 5-3.
19 «рассматриваетпредстоящийкатолическийсоборкакчисторимско – католическийакти, сосвоейстороны, неимеетникакихоснований, темболеенамерений, вмешиватьсявэтодело» Izvestia, 21 juin 1959 et Journal Moscovskoy Patriarhiy, 1959 no 7.
20 « Le Non possumus du patriarcat de Moscou (revue du Patriarcat de Moscou, no 6, juin 1961)», Istina, 1964, vol. 10, p. 503-506.
21 ALIVISATOS H., «Le Concile Œcuménique proposé et lunion des églises », Pensée Orthodoxe, no. 13-14 an. II, Athènes juillet-août 1959 (en grec), p. 191.
22 voir MAHIEU Frère Patrice o.s.b., « Paul VI et les Orthodoxes », Orthodoxie, Les éditions du Cerf, Paris 2012, p. 42-45.
23 «Encyclique patriarcale et synodale de 1902», KARMIRIS J., Les monuments dogmatiques et symboliques de lÉglise orthodoxe catholique, vol. ΙΙ, Akademische Druck-u. Verlagsanstalt, Graz- Austria 1968 2 (en grec), p. 1034-1039.
24 PHIDAS Vlassios, « Droit canon une perspective Orthodoxe », Analecta C h ambesiana 1 , éditions du Centre Orthodoxe du Patriarcat Œcuménique, Chambésy-Genève 1998, p. 157.
25 KARMIRIS J., Les monuments dogmatiques et symboliques de lÉglise orthodoxe catholique, vol. ΙΙ, Akademische Druck-u. Verlagsanstalt, Graz- Austria 1968 2 (en grec), p. 1079.
26 KARMIRIS J., Les monuments dogmatiques et symboliques de lÉglise orthodoxe catholique, vol. ΙΙ, Akademische Druck-u. Verlagsanstalt, Graz- Austria 1968 2 (en grec), p. 1079-1084.
27 Tomos Agapis, n. 12, p. 44, 46.
28 Tomos Agapis, n. 18, p. 54, 56.
29 Bien que nétant pas inclus au Tomos Agapis, le statut se trouve au «MotuproprioApproprinquanteConcilio,d. 6 aug. 1962 », AAS, vol. LIV, p. 618.
30 Tomos Agapis, n. 21, p. 60.
31 Tomos Agapis, n. 22, p. 63.
32 Ibid.
33 «Litt. Enc. Ad Petri Cathedram, d. 29 iun. 1959 », AAS, vol.LI, p. 497-531.
34 Voirlescanons : XIXduIerConcile œcuménique, VIIduIIeConcile œcuménique, XIVduIVeConcile œcuménique, LXXIIetXVCduQuinisexteConcile œcuméniqueenTrulloXLV, XLVI, XLVIIetLXVIdesCacnonapostoliques, VI, VII, IX, X, XXXI, XXXII, XXXIII, XXXIVetXXXVIIduConciledeLaodicée, XXIduConciledeCarthage, I, V, XXetXLVIIdusaintBasile, IXduTimothéedAlexandrie, IduNicéphoreleConfesseur et IIIe réponse du même.
35 «[…] si denique subesse renuit Summo Pontifici aut cum membris Ecclesiae ei subiectis communicare recusat, schismaticus est », can. 1325 §2, 1917 CIC, p. 452.
36 «§1. Vocantur ad Concilium in eoque ius habent sufragii deliberativi : 1. o S. R. E. Cardinales, etsi non Episcopoi ; 2. o Patriarchae, Primates, Archiepiscopi, Episcopi residentiales, etiam nondum consecrati ; 3. o Abbates vel Praelati nullius ; 4. o Abbas Primas, Abbates Superiores Congregationum monasticarum, ac supremi Moderatores religionum clericalium exemptarum, non autem aliarum religionum, nisi aliud in convocationis decretum ferat. §2. Etiam Episcopi titulares, vocati ad Concilium, suffragium obtinent deliberativum, nisi aliud in convocatione expresse caveatur. §3. Theologi ac sacrorum canonum periti, ad Concilium forte invitati, suffragium non habent, nisi consultivum », Can. 223, 1917 CIC, p. 64.
37 « Motu proprio Approprinquante Concilio, d. 6 aug. 1962 », AAS, vol. LIV, p. 609-631.
38 §1. Legati Christianorum ab Apostolica Sede seiunctorum, qui tamquam observatores Concilio adsistere a Sancta Sede permittuntur, adesse possunt Sessionibus publicis et Congregationibus generalibus, exceptis peculiaribus casibus, a Consilio Praesidentiae determinandis, non autem conventibus Commissionum, nisi competens Auctoritas permiserit ; ius autem loquendi ac suffragium ferendi in Concilii disceptationibus non habent. §2. Observatores de iis, quae in Concilio acta sunt, certiores facere possunt suas Communitates ; secretum autem erga ceteros servare tenentur sicut Patres Concilii ad normam Art. 26. §3. Secretariatus ad unitatem Christianorum fovendam rationes moderatur, quae inter Concilium et Observatores intercedunt, ita ut ipsi Concilii labores sequi possint., « Motu proprio Approprinquante Concilio, d. 6 aug. 1962 », AAS, vol. LIV, p. 618.
39 «Alloc. Gaudet Mater Ecclesia d. 11 oct. 1962 », AAS, vol. LIV, p. 786-796.
40 At Ecclesia Catholica officii sui esse ducit sedulam conferre operam ad magnum complendum mysterium illius unitatis, quam Christus Iesus, imminente sacrificio suo, a Caelesti Patre flagrantissimis rogavit precibus, «Alloc. Gaudet Mater Ecclesia d. 11 oct. 1962 », AAS, vol. LIV, p. 793.
41 « Allocution de SS. Jean XXIII aux observateurs-délégués des Églises non-catholiques lors de laudience du samedi soir 13 octobre 1962 », NRTh, vol. 84, 1962, p. 968.
42 « Allocution de Son Em. le cardinal Bea, président du Secrétariat pour lUnion des Chrétiens, aux Observateurs délégués et aux hôtes du Secrétariat, le lundi 15 octobre 1962 », NRTh, vol. 84, 1962, p. 968-969.
43 « Réponse du professeur Edm. Schlink à lallocution de Son Em. le cardinal Bea », NRTh, vol. 84, 1962, p. 969-970.
44 « Habita in Vaticana Basilica, in festo Immaculatae Conceptionis Beatae Mariae Virginis, post Missam Pontificalem ab E.mo Cardinali eiusdem basilicae Archipresbytero celebratam, cum prima Sessio Concilii Oecumenici Vaticani II finem caperet, d. 8 dec. 1962 », AAS, vol.LV, p. 35-41.
45 «Si contingat Romanum Pontificem, durante Concilii celebratione, e vita decedere, ipso iure hoc intermittitur, donec novus Pontifex illud resumi et continuari iusserit », Can. 229, 1917 CIC, p. 66.
46 «Sacrosanctum Oecumenicum Concilium Vaticanum II, d. 25 iun. 1963», AAS vol. LV, p. 581.
47 Tomos Agapis, n. 29, p. 72.
48 voir MAHIEU Frère Patrice o.s.b., « Paul VI et les Orthodoxes », Orthodoxie, Les éditions du Cerf, Paris 2012, p. 61.
49 voirLiber Diurnus ou Recueil des formules usitées par la chancellerie pontificale du Ve au XIe siècle publié dauprès le manuscrit des archives du Vatican avec les notes et dissertations du P. GARNIER et le commentaire inédit de BALUZE par Eugène de ROZIÈRE inspecteur général des archives, Paris, DURAND et PEDONE-LAURIEL libraires, 9 rue CUJAS, ERNEST THORIN libraire, 7 rue MÉDICIS, 1869, p. 174-216.
50 Tomos Agapis, n. 32, σ. 80-83.
51 «Homilia », AAS, vol. LV, p. 618-625.
52 «Homilia », AAS, vol. LV, p. 622.
53 Tomos Agapis, n. 30, p. 74, 76.
54 Tomos Agapis, n. 31, p. 79.
55 CHRYSOSTOME II archevêque dAthènes, Les actes à partir de 15-7-1963 jusquà 15-7-1964, Athènes 1964 (en grec), p. 14, et STRAGAS Theoklitos archim., Histoire de lÉglise de Grèce par des sources véridiques 1817-1967, vol. VI, Athènes 2001 3 (en grec), p. 4237.
56 voir MAHIEU Frère Patrice o.s.b., « Paul VI et les Orthodoxes », Orthodoxie, Les éditions du Cerf, Paris 2012, p. 67-70 et MEIMARIS A. Theodoros tiers diacre patriarcal, Le Saint et Grand Concile de lÉglise Orthodoxe & et le mouvement Œcuménique, éditionsSTAMOULIS Ant, Théssalonique 2013 (en anglais), p. 49-54.
57 voir PHIDAS V., Linstitution de la Pentarchie des patriarches, vol. ΙΙΙ, Athènes 2012 (en grec), p. 439-451.
58 voir STRAGAS Theoklitos archim., Histoire de lÉglise de Grèce par des sources véridiques 1817-1967, vol. VI, Athènes 2001 3 (en grec), p. 4251-4283.
59 STRAGAS Theoklitos archim.,Histoire de lÉglise de Grèce par des sources véridiques 1817-1967, vol. VI, Athènes 2001 3 (en grec), p. 4281.
60 voir CHRYSOSTOME II archevêque dAthènes, Les actes à partir de 15-7-1963 jusquà 15-7-1964, Athènes 1964 (en grec), p. 14, 35 et STRAGAS Theoklitos archim., Histoire de lÉglise de Grèce par des sources véridiques 1817-1967, vol. VI, Athènes 2001 3 (en grec), p. 4282.
61 «Sum. Pont. Alloc. », AAS, vol.LV, p. 841-859.
62 quos fines brevitatis et claritatis causa, ad quattuor redigimus capita, quae sunt ; notio vel, si magis id placet, conscientia Ecclesiae, eius renovatio, unitatis redintegratio inter christianos universos, et Ecclesiae collocutio cum nostrae aetatis hominibus, «Sum. Pont. Alloc. », AAS, vol. LV, p. 847.
63 Potest inde theologica doctrina magnificas accipere explicationes, «Sum. Pont. Alloc. », AAS, vol.LV, p. 849.
64 Uti liquet, nihil aliud spectet opus est, nisi ut se renovet, se corrigat, se ad eam congruentiam referat cum divino archetypo suo, quam sequi ex praecipuo officio suo tenetur, «Sum. Pont. Alloc. », AAS, vol.LV, p. 850.
65 «Sum. Pont. Alloc. », AAS, vol.LV, p. 851.
66 Praeterea caritas, ut omnibus notum est, regina est et veluti radium aliarum christianorum virtutum ; hoc est humilitatis, paupertatis, pietatis, se devovendi volutatis, fortitudinis in veritate profitenda, iustitiae exquirendae amoris, aliarumve virium, quas in agendo novus exsersit homo, «Sum. Pont. Alloc. », AAS, vol.LV, p. 851-852.
67 Ecclesia Christi unam esse et unam esse debere, «Sum. Pont. Alloc. », AAS, vol.LV, p. 852.
68 Hodie affulget spes, cras fortasse res, «Sum. Pont. Alloc. », AAS, vol.LV, p. 852.
69 Suave est Nobis iis salutem ex animo impertire. Gratias iis agimus, quod huc advenerunt. Per eos nuntium, amoris Nostri paterni et fraterni interpretem, mittimus ad venerabiles christianas communitates, quarum ipsi hic personam gerunt. Tremit vox Nostra, cor Nostrum palpitat, propterea quod quemadmodum praesens earum propinquitas Nobis inenarrabile solatium et spem dulcissimam affert, ita diuturna earum separatio animum Nostrum perquam acerbe afficit. Si quae culpa ob huiusmodi separationem in nos admittenda sit, veniam humili rogatu a Dei petimus, ab ipsisque Fratribus veniam petimus, si iniuriam a nobis se accepisse putent. Ad nos quod attinet, animo parati sumus ad condonandas iniurias catholicae Ecclesiae illatas, et ad relinquedum moerorem, quo confecta est, diuturnarum dissentionum atque separationum causa, «Sum. Pont. Alloc. », AAS, vol.LV, p. 853.
70 […] sicut alia praecipua hominis iura, opprimi eorum principiis et artibus, qui opiniones a suis diversas de re politica, de hominum stirpibus, de cuiusvis generis religione non tolerant, «Sum. Pont. Alloc. », AAS, vol.LV, p. 855-856.
71 «Sum. Pont. Alloc. », AAS, vol.LV, p. 852.
72 « Con. Sacrosanctum concilium, d. 4 dec. 1963 », AAS, vol.LVI, p. 97-138.
73 «Decr. Inter mirifica, d. 4 dec. 1963 », AAS, vol.LVI, p. 145-157.
74 «Ad Patres Conciliares habita, altera exacta Concilii Oecumenici Vatina secundi sessione»,AAS, vol.LVI, p. 31-40.
75 Tomos Agapis n. 71, p. 148-151.
76 Tomos Agapis n. 72, p. 152-153.
77 Tomos Agapis n. 73.
78 Tomos Agapis n. 75, p. 154-155.
79 «Litt. Encycl. Mystici Corporis Christi, d. 29 iun. 1943» AAS, vol. X, p. 193-248.
80 «Const. Dogm.de Eccl. Lumen Gentium, d. 21 nov. 1964» AAS, vol. LVII, p. 5-71.
81 «Ad Patres Conciliares habita in Vaticana Basilica, in festo Exaltationis Crucis Domini Nostri Iesu Christi, cum tertia Oecumenicae Synodi Sessio initium caperet solemni peracta conselebratione ab ipso Summo Pontifice et a viginti quattuor Concilii Patribus ex variis ordinibus et regionibus delectis » AAS, vol. LVI, p. 805-816.
82 Haec est unica Christi Ecclesia, quam in Symbolo unam, sanctam, catholicam et apostolicam profitemur, quam Salvator noster, post resurrectionem suam Petro pascendam tradidit (cf. Io 21,17), eique ac ceteris Apostolis diffundendam et regendam commisit (cf. Mt 28,18ss.), et in perpetuum ut columnam et firmamentum veritatis erexit (cf. 1Tim 3,15). Haec Ecclesia, in hoc mundo ut societas constituta et ordinata, subsistit in Ecclesia catholica, a successore Petri et Episcopis in eius communione gubernata, licet extra eius compaginem elementa plura sanctificationis et veritatis inveniantur, quae ut dona Ecclesiae Christi propria, ad unitatem catholicam impellunt, «Const. Dogm. de Eccl. Lumen Gentium, d. 21 nov. 1964 », AAS, vol. LVII, p. 11-12.
83 «Decr. de Oecum. Unitatis Redintegratio, d. 21 nov. 1964», AAS, vol. LVII, p. 90-112.
84 « Ἵναπάντεςἕνὧσι». Jn. 17, 21.
85 posterioribus vero saeculis ampliores natae sunt dissensiones, et Communitates haud exiguae a plena communione Ecclesiae catholicae seiunctae sunt, quandoque non sine hominum utriusque partis culpa, «Decr. de Oecum. Unitatis Redintegratio d. 21 nov. 1964 », AAS, vol. LVII, p. 93.
86 Cum autem illae Ecclesiae, quamvis seiunctae, vera sacramenta habeant, praecipue vero, vi successionis apostolicae, Sacerdotium et Eucharistiam, quibus arctissima necessitudine adhuc nobiscum coniunguntur, «Decr. de Oecum. Unitatis Redintegratio d. 21 nov. 1964 »,AAS, vol. LVII, p. 102.
87 «Vetitum est Sacramenta Ecclesiae ministrare haereticis aut schsmaticis, etiam bona fide errantibus petentibus, nisi prius erroribus reiectis, Ecclesiae reconciliati fuerint », Can. 731 §2 ,1917 CIC, p. 244.
88 «Ad nullam pertineat haereticam aut schismaticam sectam, nec sententia condemnatoria vel declarotoria sit excommunicatus aut infamis infamia iuris aut exclusus ab actibus legitimis, nec sit clericus depositus vel degradatus », Can. 765 §2, 1917 CIC, p. 255-256.
89 «Nulli haereticae aut schismaticae sectae sit adscriptus, nec ulla ex poenis de quibus in can. 765 n. 2 per sententiam declaratioriam aut condemnatoriam notatus », Can. 795 §2, 1917 CIC, p. 266.
90 Sunt irregulares ex delicto : 1. o Apostatae a fide, haeretici, schismatici, «1917 CIC, 985 §1 » AAS, vol. IX, p. 196.
